Les gagnantes du Kongossa des Jeunes Femmes Leaders  2022, organisé par Griote, sont promotrices de la marque de bonbon «Sweet nature».

Radivine Tifa  et Suzie Owoudou n’ont que 19 ans, mais déjà promotrices de la startup «Sweet nature». C’est également une marque de bonbons faits à  base d’essences naturelles comme le corossol, la citronnelle, la noix de coco, le café, le cacao, l’arachide, le citron ainsi que la menthe.

C’est un projet qu’elles mûrissent de jour en jour, elles voudraient que leur expérience serve d’exemple. Toutes deux étudiantes de niveau 2 à l’université de Douala, leurs études n’ont aucun frein sur le côté entrepreneurial qui les anime.

«Bien que ce soit épuisant, nous voulons et nous comptons  impacter positivement ce pays afin de montrer aux jeunes étudiantes qu’elles peuvent beaucoup faire pour  son développement»,

fait savoir Radivine.

Vanter le made in Cameroon…

L’objectif est de mettre sur le marché des produits pouvant contribuer au bien-être des consommateurs. Radivine  part du constat selon lequel les adultes n’aiment pas les bonbons et certains n’aiment pas en donner à leurs progénitures à cause de l’excès en sucre. C’est ainsi qu’elle décide d’innover, elle est rejointe par sa camarade de classe, séduite par le projet.

«Je me suis dit pourquoi ne pas fabriquer des bonbons qui seront à la fois succulents et thérapeutiques, afin de permettre aussi bien aux enfants qu’aux adultes de consommer les bonbons de façon saine»,

déclare Radivine.

De la créativité…

Radivine Tifa a  fait preuve de créativité en menant des recherches sur les vertus des produits utilisés pour fabriquer les bonbons. Elle a pris du temps pour faire des tests. Elle commence par le bonbon à l’arachide, par la suite le gingembre;  la noix de coco et la menthe au fur et à mesure café, tisane, corossol, cacao, ananas et citron. Avec précautions, elle se rassurait d’avoir des mélanges pas nocifs pour  la santé.

«Comme toutes activités les débuts ont été très difficiles parce que je ne maîtrisais pas très bien les matières premières que j’utilisais, parfois les bonbons n’étaient pas craquants, parfois  les formes n’étaient pas très attrayantes et le plus difficile c’est d’amener une personne  à goûter vu que c’était nouveau et que visuellement ce n’était pas assez beau»,

raconte-t-elle.

Leurs cibles…

Les consommateurs à la base étaient les étudiants de leurs salles de classe. Il fallait faire déguster gratuitement pour les mettre en confiance. Plus ils en consommaient, plus ils prenaient goût. Ils sont aujourd’hui séduits.

«La plupart d’entre eux étaient sceptiques mais après avoir fait une grande dégustation on avait déjà des commandes car chacun trouvait son compte dans les différents parfums . On va dire que ça été difficile et c’est toujours le cas mais à chaque fois qu’une personne apprécie le produit nous sentons le fruit de notre travail récompensé parce que sur 10 personnes on peut voir 1 personne maximum ne pas apprécier pas ce que c’est peut être un fruit qu’il n’affectionne pas».

Les deux jeunes femmes  entrepreneures ne se sont pas limitées à leur clients des salles de classe. Elles ont conquis l’administration et même d’autres campus universitaires de la ville de Douala.

Il faut allier études et production, malgré les difficultés, elles fabriquent plus 1000 bonbons/jour de production, ceci grâce à une bonne planification de leurs journées.

La rencontre des deux jeunes dames: un destin croisé

Elles partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions.

C’est en 2021 que Tifa Radivine et Suzie Farelle Ewoudou se rencontrent pour la première fois.

«Je la remarque un jour en salle, on devait avoir cours et à quelques minutes du début, la salle était dans le état pitoyable ! Et tous les étudiants étaient assis là, discutant, écoutant de la musique, parlant de mode ou de dernier buzz. Pendant que j’étais entrain de ramasser les bouts de papier au sol derrière, elle avait pris un balais et balayait la devanture. Je n’ai pas eu besoin de discuter des heures avec elle pour savoir qu’on pouvait avancer et changer les choses ensemble»,

nous confie Suzie Farelle Njuh Ewoudou.

Une collaboration fluide leur permet d’avancer. Mais comme toute relations humaines, il peut leur arriver d’avoir des accrochages à propos de leur projet, seulement la détermination et l’abnégation qui les animent, surpassent tous débats stériles.

«Quand il faut prendre certaines décisions, je suis à l’extrême gauche, elle à l’extrême droite, toutes deux fixées comme si nos vies en dépendaient. Tant bien que mal, nous essayons pour avancer de nous diriger vers l’une des 2 options ou en frayant un chemin qui respecte nos idéaux»,

rassure Suzie Farelle.

Leur histoire…

Radivine Varelle  FOMEKONG  est âgée de 19ans et étudiante à l’université de Douala,  inscrite à la faculté des lettres et sciences humaines, précisément en lettres bilingue niveau 2. Passionnée, par les sciences naturelles, Radivine avait un rêve, devenir vétérinaire, laborantine, ou zoologiste comportementaliste.

«Je me sentais tellement en communion avec la nature que parfois j’avais l’ impression qu’elle me transmettait un message .  Je suis également passionnée par les dessins animés parce qu’en eux j’ai l’impression de comprendre les animaux».

Malheureusement après son premier cycle de l’enseignement secondaire, elle a été orientée à faire la  série littéraire à cause de ses faibles notes en mathématiques. Radivine voyait ses rêves s’envoler. Elle s’inscrit en première littéraire malgré elle. Très ambitieuse elle commence donc à mûrir l’esprit entrepreneurial.

«C’est avec beaucoup de peine que j’accepte cette filière et commence à chercher un métier futur y correspondant. Après mon baccalauréat je décide de faire l’Université et c’est de là que j’ai su qu’on pouvait faire tout ce dont on avait envie, pourvu qu’on soit déterminé».

Njuh Ewoudou Suzie Farelle 

Elle est âgée de 19 ans, étudiante en facultés des lettres et sciences humaines à l’université de Douala , lettres bilingues niveau 2.

Passionnée par la vie en général, l’environnement, la  santé, le bien-être,  sont les mots clés qui caractérisant son combat. C’est  en 2021 qu’elle s’associe à sa camarade Radivine  qui défend les mêmes principes.

«Pour elle, la santé est un mot clé, et elle sait que c’est en ayant un environnement et une alimentation saine, qu’on a un corps et un esprit sain»,

soutient Suzie Farelle.

Ses ambitions la caractérisent. Elle veut changer le monde à travers ce projet.

«Un changement total est utopique, regardez vous, et regardez autour de vous, aimez, vivez, surveillez votre alimentation car on est ce que l’on mange, respectez vous, respectez les autres et surtout, respectez la terre votre maison. Je me suis fixée pour objectif, de réussir mes études tout en étant une entrepreneure féroce».

Lors de la deuxième édition du Kongossa des Jeunes Femmes Leaders, les deux jeunes étudiantes ont remporté le prix du meilleur projet jeune en empochant la somme de 100 000fcfa.

Rachèle KANOU