Le président de la Banque Africaine de Développement fait confiance aux femmes.

Dans son discours inaugural du sommet sur le genre qui s’est tenu à Kigali au Rwanda, il a rassuré sur la capacité morale des femmes à la gestion des finances. Ainsi, 80% d’entre elles parviennent à régler aisément leurs dettes. Mais, il regrette que le regard porté sur la femme soit toujours empreint de stéréotypes, ce qui est injuste. « Le problème, c’est la rigidité des banques et des préjugés. Il faut en sortir pour permettre aux femmes d’avoir accès aux financements », argue Akinwumi Adesina président de la BAD.

« Désormais nous allons attribuer des notes à toutes les institutions financières africaines en fonction de ce qu’elles ont fait pour les femmes. Tous les écosystèmes financiers doivent évoluer en faveur des femmes. Et nous allons mettre sous pression les banques de garantie » a-t-il rajouté. Il encourage le secteur financier à s’engager aux côtés femmes africaines.

En effet, en Afrique, les entreprises dirigées par les femmes font face à un énorme déficit de financement d’environ 42 milliards de dollars. L’un des projets phares de la Banque en faveur de l’égalité des sexes est son action de financement pour les femmes. Elle vise à accélérer la croissance et la création d’emplois dans les économies africaines, en comblant le déficit de financement des femmes.

Par ailleurs, les dirigeants africains se sont engagés à combler l’écart entre les sexes de manière urgente. Le sommet mondial sur le genre 2019, le premier à se tenir sur le continent a démarré par un appel pressant à aller de l’avant sur les questions de genre et passer de la parole aux actes.

Présente à ce sommet, la seule femme actuellement à la tête d’un pays africain, Sahle-Work Zewde a déclaré que le parlement éthiopien était avec le Rwanda, les seuls du continent où le principe de parité hommes-femmes était observé à plus de 50%. On peut retrouver pour la première fois des femmes qui dirigent des cabinets ministériels clés, notamment la défense et la sécurité nationale. Jusque là, elle estime que beaucoup reste à faire.

Le sommet sur le genre 2019 Co-organisé du 25 au 27 Novembre 2019 par le Rwanda et la Banque africaine de développement visait à partager les meilleures pratiques et stimuler l’innovation afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité de sexe.

Rachèle KANOU