Un jeune homme a failli mettre fin à la vie de son père il y a 10 jours, suite aux violences physiques de ce dernier sur sa maman.

Nous l’appellerons Gabin 30 ans, employé à Douala.

Le jeune a grandi dans une famille dans  laquelle les violences physiques et psychologiques de son papa à l’égard de sa maman ne s’arrêtent pas. Dans sa jeunesse, son papa avait une réputation de «show mec ». Il trompait sa femme au  vu et au su de tous. D’ailleurs, il emmenait certaines de ses conquêtes à la maison, sans que cela ne le gêne outre mesure. «Je puis même vous dire que certaines de ces femmes nous apportaient des présents.», nous raconte Gabin.

Lorsque la maman de Gabin se fâchait et demandait un peu de considération, elle recevait des coups de la part de son époux. Il lui est arrivé à plusieurs reprises d’être conduite à l’hôpital après une bastonnade.

Ses mauvaises humeurs sur son lieu de services étaient déversées sur la maman de Gabin

Lorsqu’il éssuyait des éhecs professionnels, cela se traduisait par des coups, de pieds ou de poings sur sa femme. Quand il se retrouvait dans une mauvaise affaire, il avait tout de suite son bouc émissaire qui devait attendre sa punition une fois le soir arrivé. D’ailleurs dans la maison il y avait une ceinture pour «corriger son épouse», comme nous l’explique Gabin.

Ces histoires liées aux violences physiques et psychologiques sont vécues par Gabin et ses frères depuis tout-petits. Ces jeunes hommes se sont dit qu’avec l’âge adulte, leur papa va changer, que non !

Il y a une dizaine de jours, le père de Gabin est revenu de son travail étant de très mauvaise humeur. Pour une raison ou une autre, il hurlait. Le connaissant, les membres de la famille ont préféré l’éviter. Mais cela n’a pas suffi.

Quelques temps après que le couple de sexagénaires soit entré dans sa chambre, Gabin a entendu les cris de sa mère. Il est allé  toquer la chambre, mais elle était fermée à clé. Il va essayer d’appeler en vain et demander à son père d’arrêter. Il se doutait bien qu’il s’agissait d’une énième violence physique de son père sur sa mère. Ne voyant pas la porte s’ouvrir, il l’a forcée.

Une fois dans la chambre, il voit sa mère allongée à même le sol, pleurant à chaudes larmes

Il pose des questions à son père qui reste indifférent et rentre s’allonger sur le lit, imperturbable. Se rappelant des précédentes situations, le jeune homme envahi de colère est allé prendre une chaise. «Je voulais le frapper pour qu’il ressente la même douleur  que vit ma mère depuis 30 ans.», déclare-t-il.  «Heureusement ma mère s’est levée brusquement et m’a retenu, c’est en ce moment que j’ai réalisé ce qui se passait.», nous dit Gabin. «Je ne suis pas un criminel, c’est juste qu’il frappait ma mère et j’ai failli commettre l’irréparable», lance-t-il pour finir.

Les violences basées sur le genre (VBG) ont des répercussions sur les enfants, nous disent les psychologues.

Chantal Mveng