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CORONAVIRUS : GRAND IMPACT DE LA PANDÉMIE SUR LES FEMMES ET LES FILLES EN AFRIQUE

Comme les crises humanitaires, les urgences sanitaires affectent différemment les hommes et les femmes sur plusieurs aspects.

L’accès des femmes et des filles aux services de santé est réduit depuis le début de la pandémie en Afrique,  le secteur informel majoritairement occupé par ces dernières  a subi un coup et les violences sexistes se sont aggravées.

D’après l’OMS, les conséquences de cette maladie sur les femmes sont inquiétantes. «Nous constatons déjà que l’impact de COVID-19 sur les femmes et les filles est profond. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par le confinement  et cela se traduit par un accès réduit aux services de santé», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique. Pour lui,   les vulnérabilités  pourraient s’accentuer vu  l’échelle de la  propagation du virus sur le continent.

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«Selon des données préliminaires, au Zimbabwe, le nombre de césarienne pratiquée a diminué de 42 % entre janvier et avril 2020 par rapport à la même période en 2019. Le nombre de naissances vivantes dans les structures de santé a diminué de 21 %, tandis que le nombre de nouvelles clientes prenant des pilules contraceptives combinées a chuté de 90 %. Au Burundi, les premières statistiques montrent que les naissances avec des accoucheuses qualifiées sont passées de 30 826 en avril 2019 à 4749 en avril 2020», indique l’OMS, qui  fait comprendre  que des services essentiels tels que l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive ont été perturbés.

C’est un bilan qui interpelle, si l’on s’attarde sur une analyse récente publiée dans le Lancet Global Health estimant   qu’une réduction des services de santé maternelle de seulement 9,8 à 18,5 % pourrait entraîner jusqu’à 12 200 décès maternels supplémentaires sur six mois dans les pays à faibles et moyens revenus.

Sur le plan économique, le secteur informel majoritairement  exercé par les femmes en Afrique a subi un contrecoup depuis le début de la pandémie. Selon la Banque mondiale, les difficultés économiques dues  à la pandémie du coronavirus sont plus critiques  pour les femmes. Les travailleurs informels, dont la plupart sont des femmes, représentent plus de 90 % de la main-d’œuvre en Afrique subsaharienne. Les emplois du secteur informel sont particulièrement menacés pendant la pandémie», laisse comprendre le rapport de la banque mondiale.

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Par ailleurs, les violences contre les femmes se sont accentuées. «Une étude récente de l’ONU Femmes a révélé que les rapports de violence contre les femmes, et en particulier de violence domestique, ont augmenté dans plusieurs pays car les inquiétudes en matière de sécurité, de santé et de finances créent des tensions et des pressions accentuées par les conditions de vie exiguës et restreintes imposées par le confinement», souligne l’organisation mondiale de la santé.

Améliorer la santé des femmes et des jeunes filles, en élaborant des orientations sur les implications du genre, la violence sexiste et l’accès à la santé sexuelle et reproductive, telles sont les recommandations à l’endroit des Etats africains.

Rachèle KANOU

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