www.griote.tv

DOUALA : 8 MARS AUX COULEURS NOIRES ET ROUGES SYMBOLE DE LAMENTATION CONTRE LES VIOLENCES AU CAMEROUN

Des centaines de femmes ont marché et prié pour les victimes des conflits armés qui perdurent au Cameroun, en cette journée internationale des droits des femmes.

Au lieu d’un défilé en tenue du 8 mars comme cela se passe à la place de la Bessekè, c’est plutôt un moment de lamentation et de revendication, pour ces femmes vêtues de noir et de rouge, regroupées à la cathédrale Saint- Pierre- et -Paul de Douala. Des couleurs qui, selon elles, symbolisent le deuil des personnes mortes dans des circonstances violentes. Elles étaient conduites par Edith Kah Walla, Michèle Ndoki, maître Charlotte Tchakounté et Alice Nkom.

« Nous avons le devoir de pleurer nos morts, d’être en solidarité avec les victimes. Nous sommes en train de constituer une force, nous ne pouvons plus nous asseoir pleurer dans nos maisons, il est nécessaire qu’on sorte comme nous l’avons fait », laisse entendre Edith Kah Walla.

Elles sont donc allées se recueillir en pleurs et prière en hommage aux personnes victimes des conflits armés au Cameroun. Une messe qui n’était du tout pas du goût de ces femmes.
«Nous avons la peine de constater que le prêtre n’a même pas voulu donner ou reconnaître des intentions de prière de ses ouailles venues se recueillir. L’accueil devant l’église catholique que nous pensons la plus représentée est beaucoup moins chaleureux que dans d’autres congrégation religieuses», dénonce Me Michèle Ndoki. Elle trouve qu’il y a de la rigidité dans le message du prêtre qui les a encadrés.

www.griote.tv

Sortant de l’église, elles ont scandé des chants de paix, en marchant pour rejoindre leur lieu de rassemblement situé à quelques kilomètres de la cathédrale.

Seulement les forces de maintien de l’ordre, venues par dizaines vont les interrompre au carrefour entrée SOMATEL avant de les laisser continuer quelques minutes après. «Nous avons la surprise de voir que nous sommes entourées des forces de l’ordre» lance Maître Ndoki. Et d’ajouter « nous revendiquons aujourd’hui un droit sacré, le droit à la vie. Nous avons voulu que pour les femmes, les jeunes filles qui sont les premières victimes de conflits armés, aient cette opportunité de dire, en ce qui nous concerne au Cameroun, cette journée est la journée de revendication du droit à la vie».

Il faut dire que depuis l’annonce des couleurs du 8 mars, ces femmes ont lancé un mot d’ordre de boycott à travers le mouvement « Stand up for Cameroon », un appel qu’elles ont respecté et invitent d’autres femmes à les rejoindre pour défendre les causes des femmes.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top