La jeune Dorcas 19 ans et son petit frère Sango 17 ans ont vu le corps de leur maman se dégrader.
Cette femme est morte samedi dernier, et le cadavre abandonné pendant des jours à la maison, sous le regard impuissant de sa progéniture, au quartier Oyack dans le 3ème arrondissement de Douala.
C’est avec l’aide des autorités et des riverains que ce corps a été conduit ce mardi autour de 3 heures du matin à la morgue. Pourtant, cette dame de plus de 50 ans a 3 sœurs cadettes dont deux rejettent les appels des enfants de la défunté.
La défunte, Ngo Polha Marguerite, souffrait de crises mentales depuis plus d’une quinzaine d’années. Elle avait été mariée légalement avec un pasteur et les deux vivaient à Mamfé dans le sud-ouest du Cameroun. Seulement elle avait été répudiée avec ses deux enfants alors qu’ils n’avaient qu’1 an et 7 mois. Depuis lors, l’homme n’a jamais fait signe de vie.
«Notre mère est quittée en mariage avec nous, on était très petit. Nous ne connaissons pas notre père. C’est de là qu’elle est venue avec la maladie», raconte Dorcas Polha, le cœur serré. Elle et son frère sont aujourd’hui seuls au monde.
Difficile de dire exactement ce qui est à l’origine de cette triste situation.
Même leurs actes de naissance ont été confisqués par la sœur de leur maman
Les actes de naissance de Dorcas et Sango avaient déjà été établis par leur géniteur, mais la sœur cadette de leur maman avait décidé de les refaire, changeant le nom du papa. «Comme mama était malade, elle nous a amené à Yaoundé. Là-bas, elle nous a établi d’autres actes de naissance avec le nom de son gars avec qui elle restait, pour dire qu’il est notre père. C’est elle qui détient tous les papiers de la famille. Je me rends compte que pour récupérer, il faut la force», explique Dorcas.
Pas de certificat d’étude primaire (CEP) pour Dorcas et son frère, ils ont très tôt arrêté l’école par manque de suivi et de moyen financier. Sans emploi, Dorcas dit avoir besoin de ses pièces d’identité pour chercher du travail. «Je demande mon acte pour établir ma carte d’identité et chercher du travail. Elle refuse disant que si je veux faire la carte d’identité elle m’accompagne. Mais j’ai déjà tout fait, elle ne se gêne pas. Elle refuse».
Notons que Dorcas a deux petits enfants dont le premier a 1 an et un bébé d’un mois. Ces derniers n’ont pas également d’actes de naissance à cause d’absence des pièces d’identité de leur jeune maman. «Je me suis même fâchée aller à Kribi lorsque mon fils ne marchait pas encore pour la supplier de me donner mon acte de naissance, elle m’a joué un tour disant que je rentre, elle viendra me donner. Mais jusqu’aujourd’hui, elle n’a pas fait signe de vie», martèle Dorcas Polha.
Nous avons joint cette tante du nom de Chantal Polha au téléphone et elle nous a répondu : «Je ne parle pas de ça. C’est un problème familial. Elle est déjà grande. Elle n’a qu’à aller le faire», conclut cette dame. Elle vit à Kribi, mais n’est pas passée sur le lieu du deuil de sa grande sœur.
Le cœur meurtri, Dorcas projette de porter plainte contre sa tante. Surtout que cette dernière n’a pas pu faire un moindre geste pour que sa maman soit dignement portée en terre. D’ailleurs, elle ignore quand sa mère sera enterrée, car les autorités ont emporté sa dépouille sans aucune signature d’un membre de la famille.
Rachèle KANOU
Good morning.
Very sad to hear the situation Dorcas and Sango are going through.
Please how can I get in touch with them?
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