www.griote.tv

FRANCE : LE HASHTAG #METOOINCESTE DÉVOILE LES ATTROCITÉS VÉCUES PAR LES VICTIMES D’INCESTE

Des milliers de françaises et français brisent le silence depuis  presqu’une dizaine de jours et témoignent avoir été violés par des membres de leur famille.

Le hashtag #MeTooInceste a été lancé par le collectif féministe  #NousToutes le 16 janvier, à la suite de la publication de l’œuvre «La familia grande» de l’avocate Camille Kouchner.  Elle y accuse l’universitaire et politologue Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau, adolescent à l’époque des faits.

www.griote.tv

A travers ce hastag, de nombreux témoignages ont envahi Twitter , d’ailleurs au bout de 48 heures, la twittosphère comptait déjà 80 000 messages. Parmi eux, nous avons sélectionnés quelques-uns.

«J’avais 8 ans. Puis 9, puis 10. C’était mon oncle. Et il m’a fallu presque trois jours pour réussir à écrire ça, presque trente ans après», révèle  Minette.

«Les voisins entendaient mes cris… personne n’est jamais intervenu … j’étais juste en train de me faire violer par mon beau-père. J’avais 5 ans et demi… 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans 11 ans 12 ans…», témoigne  Laetidenis.

«Ma sœur de 43 ans vient de se suicider. Elle a pris du champagne et un gâteau de médicaments  pour fêter les 30 ans de l’inceste de notre père», dévoile Tumtum.

En France, 165 000 enfants sont victimes de viol et violence sexuelle chaque année, selon une étude publiée par Ipsos. Il s’agit de 130 000 filles et 35 000 garçons dont la moyenne d’âge est de 10 ans. Les agressions proviennent souvent des proches et se déroulent dans le cadre familial, comme le démontrent les témoignages.

«J’avais 12ans, mon père venait le soir dans ma chambre. Je n’oublierai jamais ses mains, son sexe et sa manière de dire qu’il devait avoir ce que je donnerai à d’autres plus tard… ma mère était au courant … à 53 ans, je vois un psychiatre» affirme Corinne. Elle dit faire des cauchemars «éveillée ou pas», elle souhaite une loi sans prescription pour l’inceste.

www.griote.tv

Pour certains internautes, «la majorité des violeurs ne sont pas des inconnus dans un parking, des étrangers, des migrants… C’est tonton, papy, papa, le grand-frère, le cousin, l’ami, de la famille. ».   Ainsi, 5 à 10% de français sont victimes d’inceste pendant leur enfance, il s’agit souvent de secrets bien gardés par la famille.

«Ma mère violée dans le cercle familial à 12 ans, viol dont je suis né, s’est suicidée à 18ans : j’en avais 5. Dans ma famille, nul ne parle d’elle, jamais, c’est interdit. Personne ne fleurit sa tombe. Ma colère fût longtemps un poison. », s’exprime un internaute.

«J’avais 6 ans quand les attouchements ont commencé, 15 quand j’ai dû vivre maritalement avec mon père, être prostituée et violée sur son ordre, 16 quand j’ai dû avorter de ses œuvres, 17 quand je l’ai dénoncé et été rejetée par la famille. Exil», dit un autre témoignage.

Ce samedi, Emmanuel Macron a pris la parole pour annoncer une série de mesures contre les violences sexuelles sur les enfants. Il se félicite que la parole des victimes se libère, en particulier sur l’inceste.

Chantal Mveng

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top