Le phénomène des enfants en situation de rue s’intensifie avec la crise anglophone, car plusieurs jeunes se retrouvent sans domicile.
Plusieurs sont arrivés dans les rues de Douala il y a deux ou trois ans, la plupart préfère s’arrêter au quartier Bonaberi, dans le quatrième arrondissement. Certains sont partis de leur maison avec leur parent, mais la situation de déplacé interne n’a pas été la chose la plus facile à vivre.
C’est le cas de Harisson, parti avec sa maman de la ville de Bamenda pour Nkongsamba.
«Sa mère est à Nkongsamba quand ils sont arrivés à Nkong, il ne faisait rien, c’est comme à qu’il est venu en aventure à Douala.»,
nous explique Gilbert Naluh, le promoteur de l’association Mboko For Change, dont le siège est à Akwa.
Il a rencontré Harisson pour la première fois en 2019 au marché Sandaga à Douala, l’adolescent était alors âgé de 13 ans, il dormait sur les comptoirs des commerçants.
Comme Harisson, plusieurs sont accueillis par les membres de l’association Mboko For Change.
« Ils ont fui la guerre pour venir là, il y a ceux qui ont marché de Bamenda pour ici et d’autres se sont débrouillés»,
affirmait Gilbert Naluh lors de la soirée de sensibilisation et de levée de fonds au projet des jeunes de la rue à l’institut français de Douala, le samedi 02 avril 2022.
Hormis les jeunes venant des zones anglophones, il y a ceux qui sont partis du domicile familial parce qu’ils pensaient trouver de meilleures conditions de vie, ceux qui étaient des délinquants, ceux qui ont fait face à la maltraitance d’une nouvelle femme dans la vie de leur père, ou d’un nouvel homme dans la vie de leur mère, des situations de survie dans la rue qui les exposent à divers dangers.
Autre élément pas souvent évoqué, dans la rue, on retrouve également des filles en situation de vulnérabilité. C’est la raison pour laquelle l’association Mboko For Change a été créée en vue de donner un nouveau visage aux enfants de la rue.
«Nous voulons que les gens n’aient plus peur des enfants de la rue, qu’ils sachent que ce sont des personnes à part entière. Nous demandons à être formés dans les métiers du cinéma, comme ça nous allons produire nos propres œuvres où nous racontons les réalités de la rue. Ça va aussi nous permettre de vivre dignement»,
argue Gilbert.
Mboko For Change demande de l’aide pour équiper le lieu d’habitation de ses membres (matelas, lit, vaisselle, téléviseur … etc). L’association prépare un projet de laverie afin de permettre aux jeunes de la rue de vivre dignement.
Pour aider l’association Mboko For Change contactez Gilbert Naluh au tel : 662 50 69 46.
Chantal Mveng
