Lorsqu’il est bien utilisé, le numérique permet aux jeunes filles de développer leurs compétences et qualifications. 

Chaque 4ème jeudi du mois d’avril est célébrée la journée internationale de la fille dans les TIC, afin de les inciter à la pratique des métiers liés aux technologies. En prélude à cette journée, des échanges sur l’importance du numérique et ses opportunités ont eu lieu le jeudi 20 avril 2023 au siège de Plan Cameroon à Douala.

L’outil indispensable à l’insertion socio-professionnelle de la fille

« 58% des filles n’ont pas accès aux plateformes digitales », révèle le Dr Paul Fagnon, directeur régional de l’agence de Plan International à Yaoundé. Ce chiffre explique la place marginale que les femmes occupent aujourd’hui dans le monde professionnel. Elles ne font pas le poids contre les 62% des hommes qui sont connectés au cyberespace selon les chiffres du site ecole-it.com. Car dans le contexte actuel, le numérique est incontournable pour l’autonomisation de la gent féminine, étant chargé d’opportunités d’emplois et d’auto-emplois. C’est un puissant outil qui prend de l’ampleur dans le monde, que les femmes doivent saisir pour garantir leur avenir.

Les témoignages des femmes de média à ce sujet confirment la valeur du numérique. Dame Clarence Yongo, promotrice de la web tv Griote, auparavant chef des programmes de Canal 2 International a vite compris l’influence du numérique arrivant à la conclusion selon laquelle, «la télévision du futur c’est sur internet, sur son smartphone». C’est pourquoi elle a pris l’engagement de se lancer dans l’aventure de l’information en ligne en fondant Griote TV, un web média qui en moins de 4 ans d’existence fait déjà ses preuves.

De même, Claire Luce Emane de Balafon média a évoqué son expérience avec le numérique au sein de la chaîne de télévision. Arrivée comme stagiaire, la jeune femme a gravi les échelons grâce à l’orientation numérique qu’elle a donnée au média. «Aujourd’hui, Balafon a plus d’audience grâce aux plateformes sur lesquelles on le retrouve », révèle-t-elle en expliquant qu’elle a évolué dans le média grâce cette révolution qu’elle a initiée.

Inciter la jeune fille à la connaissance de l’outil informatique n’a pas pour forcément pour but de faire d’elle une ingénieure. «Aujourd’hui on a des étudiants en master qui ne savent pas utiliser une boîte mail, qui ne savent rédiger un cv. Des ignorances qui constituent un véritable blocus dans leur insertion professionnelle. C’est pourquoi la formation des jeunes en informatique n’a pas forcément pour but de faire d’eux des ingénieurs, mais qu’ils acquièrent des compétences pour maîtriser au moins la procédure à suivre dans la quête d’emploi», informe dame Honorée Bell, secrétaire générale de Africanwitts Cameroun.

Propulser les femmes inspirantes sur le cyberespace pour inciter la jeune fille à la bonne utilisation d’internet

Internet est nécessaire pour l’épanouissement de la jeune fille, c’est un fait. Si on l’incite à y être, comment l’empêcher de suivre le côté obscur de cet outil numérique, de l’utiliser à des fins néfastes ? C’est cette question qui a fait l’objet du deuxième volet des échanges à Plan International Cameroon.

En guise de solution, dame Nde Sophie, panéliste représentante du ministère des postes et des télécommunications a proposé de mettre en avant les femmes au parcours inspirant afin que les jeunes aient connaissance d’elles et les prennent en exemple. Car selon la panéliste les dérives qu’on observe sur les réseaux sociaux résultent des modèles aux mœurs pas très louables, des personnes qui sont tout le temps brandies sur internet. Pourtant ces femmes dont le parcours élogieux passe inaperçu, de nombreuses filles n’en n’ont pas connaissance. La tâche revient donc aux médias de présenter ces modèles féminins afin d’inciter les jeunes filles, internautes à s’inspirer d’elles pour adopter un comportement responsable sur les réseaux sociaux.

Tels étaient quelques points évoqués à Plan Cameroon ce jeudi 20 avril 2023 dans le but de promouvoir la bonne utilisation des technologies de l’information et de communication par la jeune fille. Des étudiantes étaient alors conviées à cet effet par Plan International Cameroon, une association caritative représentée dans 1200 communautés au Cameroun, qui œuvre pour la protection et l’épanouissement des femmes des enfants et des filles en particulier.

Chanelle NDENGBE