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PARRICIDE DE NKOLDONGO : CONFUSION AUTOUR DU MOBILE DU DRAME

Après le meurtre d’un homme par son fils au quartier Nkoldongo à Yaoundé, certains avancent comme mobile de l’acte, les violences psychologiques répétées du défunt sur sa famille.  

Ce mercredi 11 janvier, la famille du désormais feu Mekongo Belibi porte péniblement son deuil. Le portail de la concession familiale est resté ouvert pour laisser entrer des membres de la famille et autres proches encore sous le choc de la tragique disparition du propriétaire de la terrasse Belibi, une célèbre buvette de ce quartier populaire de Yaoundé.

Dans la cour, deux chiens d’une nervosité inhabituelle aboient à la vue du moindre étranger comme pour imposer le respect de la mémoire de leur maître, qu’ils n’ont malheureusement pas pu défendre. Le recueillement s’impose alors que de nombreux médias continuent de défiler à la quête de la moindre information qui pourrait permettre de comprendre ce qui s’est réellement passé dimanche dernier.

Les rares membres de familles que nous approchons affirment n’avoir rien à dire à la presse.  » Ce n’est pas le moment » nous lancent certains.  » C’est très dur «  se contente de déclarer un proche qui accepte de nous parler sous anonymat.

 » C’est comme vous avez entendu, M. Belibi a été tué par son fils  » déclare-t-il, la gorge serrée.  » Ce que je sais c’est que la famille a trouvé le vieux mort avec, non loin de sa dépouille, une arme blanche… » Rajoute l’homme dont le vide du regard cache très mal la douleur.

Belibi Mekongo aurait donc été mortellement frappé à l’aide d’une hache par son propre fils, le prénommé Serge. Un adolescent qui jouit pourtant d’un bon témoignage auprès du voisinage  » C’est un garçon plutôt calme, qui jusque-là n’avait jamais eu de sérieux soucis avec personne. «  , confie un tenancier d’un des nombreux commerces qui entourent la maison du défunt. Des propos corroborés par un des locataires de la famille « Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire ça. C’est un bon garçon… », lance-t-il d’un air troublé.

Sur les mobiles du drame, les versions des riverains divergent. M. Belibi est décrit comme un homme avenant qui prenait très bien soin des siens.

La majorité des voisins interrogés affirment même que « fils et père » n’avaient aucun problème apparent.  » Serge avait tout, il ne lui manquait rien. D’ailleurs son père l’aimait beaucoup, vu qu’il était son seul garçon. »,  essaie de nous expliquer un homme d’une trentaine d’années qui se déclare proche de la famille.

Interrogés sur les présumés violences conjugales comme cause de la tragédie comme l’ont écrit certains médias, les interlocuteurs croisés sur le terrain affirment n’avoir jamais assisté à un quelconque affrontement physique entre M. Belibi et la mère de Serge.  » Les réseaux sociaux racontent n’importe quoi, il ne battait pas sa femme…non il ne la battait pas » peste un autochtone qui s’empresse de prendre congé de nous.

Pourtant, des voisins à la langue moins lourde vont déclarer que M. Belibi ne battait certes pas sa femme mais usaient de violence psychologique.  Parfois ivre, il usait d’injures ou menaces d’expulsion à l’égard de sa femme et de ses enfants.  » Normalement, il était gentil mais dès qu’il buvait un peu, il parlait mal à tout le monde et parfois ça frisait l’humiliation…et je peux vous dire que ça arrivait tout le temps «  nous confesse un proche.  » On ne sait pas ce qui se passait dans leur concession une fois que le portail était fermé mais oui, il parlait très mal à tout le monde  » conclut-il.

Des insultes et écarts de langage qui selon certaines indiscrétions rendaient la vie difficile à une famille recomposée dont les enfants sont issus de mères différentes et donc le petit Serge est le cadet. Serge aurait donc mal digéré ces nombreuses humiliations au point de commettre l’irréparable ce dimanche 08 janvier après-midi avant de se rendre lui-même aux autorités. Désormais, son sort est entre les mains de la justice alors que les obsèques de son père sont en préparation.

 John Matou

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