Les débats se multiplient face aux statistiques témoignant de l’échec cuisant au niveau national du baccalauréat 2024 de l’enseignement secondaire général.
Il y a 38,47% d’écart entre le taux de réussite du baccalauréat 2023 et 2024. 37,26% est le taux de réussite de cette année scolaire, contre 75,73% en 2023, selon les chiffres de l’office du baccalauréat du Cameroun (OBC), qui dévoilent le taux de réussite par région du baccalauréat général.
La performance des candidats de la session 2024 est considérée comme la pire depuis une décennie. Aucune des dix régions du pays n’a pu obtenir 50% de réussites. Le Nord-ouest qui est en tête enregistre un taux de 46,09 %, contre 84,25% en 2023. Le Littoral vient ensuite avec 45,98% contre 78,47% en 2023. Au bas de l’échelle, se trouvent les régions de l’Extrême-Nord et du Nord avec respectivement 20,91% et 19,99%. L’insécurité grandissante dans le septentrion camerounais justierait la piètre performance de ces deux dernières régions du point de vue de plusieurs, même si l’exploit du Nord-Ouest autre région en crise, suscite des interrogations.
Cet échec phénoménal survient après qu’un scandale de fraudes marqué par la fuite des épreuves ait éclaté durant l’examen du baccalauréat, des fraudes pourtant dementies par la ministre des Enseignements Secondaires Pauline Navola Lyonga. Mais le fait est resté encré dans l’esprit des camerounais au point où ce serait la raison d’une non délibération de l’examen à 8.50 comme par le passé, mais à 10,00 selon des enseignants.
L’option de « serrer » l’examen est tout de même saluer par plusieurs notamment par des personnalités publiques. L’artiste musicienne Kareyce Fotso en félicitant la rigueur dans la correction des examens fait des suggestions pour les prochaines sessions.
« Je suggère qu’on réinstaure l’oral au Baccalauréat. En cas de fuite des épreuves, ceux qui avaient la charge soient condamnés. J’apprécie cette rigueur dans la correction des épreuves du baccalauréat. Le pourcentage de réussite reflète le niveau réel de nos enfants de nos jours.Travaillant beaucoup avec les jeunes j’ai toujours regretté qu’un enfant te dise qu’il a le baccalauréat mais son niveau ne vaut même pas le brevet »,
a écrit la chanteuse sur sa page Facebook.
Dans la foulée des réactions, plusieurs accusent le laxisme des adolescents et leur intérêt démesuré pour les réseaux sociaux. Mais il y a aussi l’approche par compétence qui est remise en question. Les souhaits sont émis pour la permanence de cette rigueur qui ferait que le lauréat d’un examen soit méritant.
Chanelle NDENGBE