Sur la page d’African Muzik Magazine Awards, le sort de Sidiki Diabaté jusque-là nommé dans 3 catégories de cette cérémonie de récompenses, a été prononcé.
Le nom de l’artiste a donc été supprimé de la liste d’Afrimma 2020, et un message accompagne cet acte.
«Nous annonçons le retrait des nominations de l’artiste malien Sidiki Diabate. Cette démarche est nécessaire en raison des graves allégations d’agression et de coups et blessures à son encontre.».
L’annonce cinglante n’a pas manqué de faire une précision au sujet des droits humains. «Afrimma se présente comme un organisme qui défend la musique africaine et, bien que les talents de Sidiki Diabate soient bien reconnus, nous sommes contre l’agression et la violence de tout être humain et ne tolérons pas ce genre de comportement.», peut-on lire.
Il y a quelques jours, le nom du chanteur malien est apparu dans plusieurs publications sur Twitter, il est accusé de violences sur son ex compagne. Les proches de la guinéenne Mariam Sow décrivaient le calvaire que vivait la jeune femme depuis maintenant 7 ans.
«Je connais la fille là, elle s’appelle mama Sow mais on l’appelle mamasita, elle est guinéenne». Mariam Sow serait arrivée au Mali après le décès de ses parents et elle vivait avec sa grand-mère qui elle aussi est décédée. N’ayant personne pour l’héberger, Sidiki Diabaté l’aurait accueillie, ainsi commence son calvaire.
Bastonnades, brûlures de cigarette, avortements forcés, la jeune dame dit avoir vu la souffrance sous toutes ses couleurs. Sur les images en circulation sur internet, le corps de Mariam Sow apparait avec des marques de brûlures, de coupures, des photos qui selon son témoignage date d’une année.
Interview de Mariam Sow
Mariam Sow aurait voulu rentrer en Guinée, mais un policier corrompu l’a retenue sous prétexte que ses papiers ne sont pas en règle. Lorsque Griote a fait une publication d’alerte à ce sujet, un proche de Sidiki nous a dit que c’est un montage et qu’il nous donnerait la véritable version des faits. Malgré nos relances, l’homme ne nous a pas répondu.
Pourtant Sidiki a participé à la chanson «Le cri du silence» qui dénonce les violences faites aux femmes et aux filles, initiative financée par les Nations Unies. Un paradoxe entre les agissements de l’artiste et le message porté dans cette production musicale.
Une campagne a été lancée sur Twitter avec le hashtag #BoycottSidikiDiabate, afin que justice soit rendue à Mariam Sow. Les militantes des droits des femmes annoncent que Mariam a déposé une plainte contre son agresseur, elles suivent l’affaire de près parce que personne ne devrait être au-dessus de la loi.
Chantal Mveng