Les tuteurs de Vera décédée ce mercredi au cours d’une bastonnade infligée par son enseignant sont persuadés que ce dernier rode toujours dans la nature après son forfait.
La tragédie qui s’est produite ce 17 janvier 2024 au Collège of hopes arts and science (Cohas) a plongé tout un quartier dans la douleur. Les riverains de Makepe Missoke où vivait la jeune Vera ainsi que ses parents se sont pointés hier à l’établissement situé à Bepanda, exigeant que le présumé coupable du décès de leur fille soit livré.
M. Arry est le nom par lequel on désigne au Cohas, le mis en cause de l’affaire qui provoque une consternation générale. Il fait l’objet d’un avis de recherche des proches de sa présumée victime Vera Mbong, 13 ans en classe de Form IV, par ailleurs son élève. Des sources concordantes, indiquent que Vera est arrivée avant 7h30 à l’établissement, mais, n’ayant pas fait ses devoirs, avec certains de ses camarades, ils ont été fouettés par le sieur Arry.
Même si L’administration du collège est très discrète sur l’affaire, nous apprenons que les coups de fouets administrés sur les autres apprenants sont passés inaperçus, ceux portés sur Vera ont été fatals. La jeune fille s’est écroulée au sol, est restée inerte. Elle a été conduite à l’hôpital de district de Deido où son décès a été constaté.
Son oncle, sieur Réné s’exprime au micro de Griote Tv de la façon dont il a été mis au courant des évènements.
« A 8h on m’appelle on me dit que l’enfant est tombé. Je dis qu’est ce qui s’est passé. On me dit qu’il n’y a rien, elle est seulement tombée. J’arrive on l’amène à l’hôpital de Deido, Vera n’a rien sur son corps, pas de blessures, on se dit que peut être elle est juste inconsciente. Mais après on a dit qu’elle est morte. On demande toujours aux enseignants qu’est ce qui s’est passé ? On dit seulement, elle est tombée et elle est morte. C’est vers 12h que les camarades de Vera viennent à l’hôpital, on leur demande aussi ce qui s’est passé, et ils disent que l’enseignant a fouetté Vera et qu’elle est tombée… ».
Après la prononciation du décès de la jeune apprenante, les agents de police surveillaient l’établissement pour interpeller le mis en cause mais là famille de la défunte dit douter de l’arrestation de l’enseignant.
« On nous a seulement dit qu’on l’a arrêté, mais on ne l’a pas vu. On a dit qu’il est détenu à Dongue, nous sommes allés là-bas, mais rien, donc on est là on ne croit rien », réagit l’oncle Réné.
Sinori, tante de Vera pense pareillement et raconte aussi que l’enseignant aurait nié avoir frappé sa nièce. « On a demandé au professeur ce qui s’est passé, il a dit que quand il voulait frapper Vera s’est alors qu’elle est tombée, il ne l’avait pas encore fouetté. Mais les élèves ont dit que non, il a fouetté Vera quatre coups, puis elle est tombée », rapporte dame Sinori.
Polémique sur la santé de la jeune fille
Selon une source qui est arrivée sur la scène du drame ce mercredi, l’adolescente aurait dit être souffrante avant la bastonnade. «L’enseignant a fouetté cette fille physiquement malade, elle a dit à cet enseignant qu’elle était malade et ne voulait pas qu’il mette son fouet sur elle, mais il n’a pas voulu comprendre et a fouetté avec colère au point où cette fille s’est écroulée…», rapporte Bradley Elongue, qui est arrivé sur les lieux pour payer la scolarité de ses nièces quelques minutes après le drame et s’est informé des faits. Toutefois, la tante de l’adolescente affirme que Vera n’était pas souffrante, « ni de la tête, ni des pieds, du ventre et autre depuis près d’un an maintenant ». La jeune fille serait-elle tombée soudainement malade ? Nous ne le savons pas, aussi est-il que selon son voisinage avec lequel nous sommes entrés en contact, la jeune fille pouvait être victimes de pratiques mystiques. « Il y a une série de vampirisme qui s’est passée dans leur rue à Makepe Missoke, où une voisine disait de vive voix être l’auteur de plusieurs malheurs au quartier », rapporte la voisine de la défunte qui apprend également que dans le quartier il se dit que « l’enseignant a juste eu la malchance de terminer le travail de quelqu’un d’autre ».
Orpheline de mère, avec un père malade, habitant leur village, Vera Mbong vivait à Douala sous la tutelle de ses oncles et tantes maternels considérés comme ses parents. « C’était la fille de ma sœur, moi je n’ai pas pu accoucher, sa fille est alors comme la mienne et depuis le départ de sa mère c’est nous qui nous en occupons, je suis dévastée », réagit dame Sinori
Cette situation intervient un an après rappel de proscription par la ministre des enseignements secondaires, Pauline Navola Lyonga, de l’usage du fouet dans les établissements de l’enseignement secondaire. La ministre faisant cette annonce exactement en janvier 2023 suscitant de vives polémiques au sein de l’opinion publique. Les sanctions pourraient donc être prises à l’endroit de l’établissement, la délégation régionale du Minesec pour le littoral est au vent de l’affaire et les représentants se sont rendus ce jeudi dans ledit établissement pour s’entretenir avec les dirigeants, mais le contenu de la rencontre n’a été communiqué aux journalistes présents sur les lieux.
Chanelle NDENGBE