Le lourd bilan de l’attaque de la ville de Tourou, région de l’extrême nord dans la nuit du 23 au 24 juin 2024 vient rappeler la frayeur dans laquelle vivent les populations de cette localité.
Cette autre attaque des terroristes de Boko Haram souligne à trait gras l’insécurité dans laquelle vivent certaines populations de l’Extrême-nord particulièrement les habitants des localités frontalières qui ont déguerpi leurs domiciles suite aux enlèvements répétés de femmes et d’enfants comme cela était courant il y a quelques années. Malgré la présence des comités de vigilance et de l’armée, les éléments de Boko haram démultiplient les assauts ces derniers temps avec pour conséquences les tueries, le pillage des biens des populations avec en sus, des enlèvements.
D’ailleurs entre 2022 et 2023, des abonnés de Griote ont donné l’alerte sur la situation sécuritaire critique à laquelle ils font face, révélant qu’en journée les populations vaquent à leurs occupations dans la crainte et le soir, elles dorment dans des grottes par peur des attaques de Boko-Haram, préférant affronter les reptiles et autres dangers auxquels elles pourraient être exposées.
Toujours selons ces témoignages, les jeunes filles sont des plus vulnérables, elles sont souvent victimes de viol et autres violences basées sur le genre.
Au sujet du dernier assaut qui fait objet de grandes inquiétudes, des hommes armés arrivés nuitamment ont attaqué les habitations du quartier Barek à Tourou, département du Mayo Tsanaga, tuant 3 personnes avec des armes à feu et laissant sur le carreau deux blessés dont une adolescente. Il s’agit de Ngamtakou Wadaka, 51 ans et Lidiya Ngalai âgée de 17 ans, ils ont été tous les deux conduits à l’hôpital régional annexe de Mokolo.
Cette incursion de plusieurs hommes armés a été suivie par l’enlèvement de deux garçons, notamment Fkalou Keldai, 13 ans et Sou’ou Baha, âgé de 9 ans.
Si le bilan humain est lourd, le bilan matériel l’est également car des maisons ont été mises à sac, des commerces ont été pillés et le poste de frontière partiellement endommagé. Les images de Tourou montrent le niveau d’insécurité qu’entraîne le terrorisme et invite le gouvernement à l’action pour proteger ses citoyens.
Chantal Mveng