Le récit relaté par les proches de l’enfant, précisément raconté par le garçon avant qu’il ne rende son dernier souffle donne froid dans le dos.
Arrêté, torturé, aspergé d’eau bouillante, c’était jusque là, le supplice raconté assez furtivement autour de cette affaire qui remet au goût du jour les droits des enfants. En effet, l’enfant de 9 ans aura vécu le calvaire avant de rendre l’âme. D’ailleurs les images de ce dernier montrent la cruauté extrême avec laquelle il a été traité avant que quitter définitivement le monde terrestre. Sur ces images en effet, l’enfant est dépouillé de sa peau, brûlé au troisième degré. La question qui taraude les esprit est certainement celle de savoir ce qui c’est passé.
Pour en savoir davantage, nous sommes descendus sur le terrain au quartier Nkozoa dans la ville de Yaoundé, notre premier réflexe lorsque nous y arrivons c’est de nous rendre devant la scierie où a commencé le drame. La scierie en elle-même est fermée, ici les voisins sont peu bavards. Mais il est clair que l’affaire dépasse tout entendement, c’est assez discrètement qu’un passant nous indique le domicile familial du défunt Ngah Belibi Julien benjamin, 9 ans, affectueusement appelé Billy. Sur place, nous sommes reçus par la tante de l’enfant, car sa maman s’est rendue au commissariat pour les procédures visant à poursuivre ceux qui ont précipité son fils dans l’au-delà. Mais rien ne peut nous empêcher de mener nos investigations.
Nous apprenons alors qu’il s’agit en réalité de l’histoire de deux familles réunies uniquement par la circonstance du décès du jeune Billy, appartenant à une fratrie de quatre garçons vivant en Nkozoa face la station Neptune tandis, Bessala Marie, la présumée meurtrière vit un peu plus loin de la famille de Billy.

Selon ce qui nous est rapporté, dame Bessala Marie est détentrice d’une scierie à l’entrée champ de tir au quartier Nkozoa où Billy se rendait occasionnellement pour se procurer du copeau et des brindilles de bois pour la cuisine de sa maman et l’habitude n’a pas échappé aux besoins de famille le dimanche 21 avril 2024.
Autour de 17h alors que Belobo Ngah Viviane la maman du gamin de 9 ans voit sa cuisine s’interrompre pour défaut de gaz, elle envoie son fils Billy avec 50 fcfa pour acheter le copeau. Sur place là-bas, cette somme est refusée et le gamin retourne informer sa maman.
Deuxième tour de la même commission, elle lui demande de repartir voir s’il est possible qu’il prenne du bois, mais la scierie est fermée. Sur son chemin retour, il ramasse quelques morceaux de bois.
D’après le récit de Billy recueilli sur son lit de mort, la dame va lui demander s’il veut du bois car elle l’a trouvé à l’entrée de son atelier déjà fermé entrain de ramasser les brindilles de bois. Une question à laquelle le jeune enfant va répondre par l’affirmative. Bessala Marie l’invite donc chez elle prétextant lui donner le bois en question. Malheureusement, à la place du bois, elle va lui offrir un plat de nourriture que l’enfant va refuser. Par la suite, cette mère de cinq enfants avec l’aide de son fils aîné le dénommé Jovani, va ligoter Billy, le fouetter et lui verser de l’eau bouillante à répétition.
L’incident en ce moment passe presque inaperçu car juste au voisinage de Bessala Marie un homme vient de se faire poignarder. Elle va donc laisser sa victime gémir de douleur pendant qu’elle ira se mélanger à la foule. Une foule loin d’imaginer qu’un crime pouvait en cacher un autre juste tout près, l’opportunité pour le jeune de rouler jusqu’à tomber dans la rigole où il sera secouru par la foule qui change bientôt le camp du spectacle mortel. Un bensikineur va le conduire au dispensaire de Messassi où Billy donnera à l’occasion les coordonnées de sa mère et les circonstances de son état de brûlure au troisième degré.
Les frères de Billy ayant eu l’information iront à la recherche de Bessala Marie qui va dans un premier temps va se cacher avec ses enfants, mais sera appréhendée aux environs de 22 heures dans une alimentation non loin de son domicile. son époux et ses enfants seraient encore en fuite.
L’affaire a créé une grande colère des riverains et même des populations entières qui s’interrogent sur une telle cruauté.
Ines Kindhegue (Stagiaire)