www.griote.tv

BARREAU DU CAMEROUN : A 30 ANS MAÏMOUNATOU HAMIDOU DEVIENT LA PREMIÈRE FEMME AVOCATE ORIGINAIRE DU NORD

Elle s’engage à défendre les droits fondamentaux de la femme.

Me Maïmounatou Hamidou a prêté serment le 23 juillet 2020. A  30 ans, elle est la première femme originaire du  Nord à être Avocate au Barreau du Cameroun, face à une trentaine d’hommes.

L’amélioration de la condition féminine est son cheval de bataille. Pour Me Maïmounatou, les femmes, et surtout celles de sa région ne jouissent  pas pleinement de leurs droits.

«La femme est considérée comme un être inférieur à l’homme et qui par conséquent est privée de ses droits fondamentaux tels que la liberté d’expression. Mes engagements principaux portent sur la   défense des droits de la femme afin d’avoir une libération totale.»,  affirme Me Maïmounatou. Elle compte utiliser  sa casquette d’avocate pour l’émancipation de la femme.

www.griote.tv

Native d’une région où l’éducation de la jeune fille reste une gageure, et dans laquelle le mariage précoce est comme une règle,   la jeune avocate dit subir  jusqu’à présent,  l’influence de sa famille paternelle.  Cette dernière trouve  qu’elle est vielle fille en famille. «Ils ont usé de tous les moyens pour que j’arrête les études pour me marier, mais c’était voué à l’échec. Actuellement même, je subis une pression de leur part, soi-disant c’est la première fois pour eux d’avoir une vieille fille non mariée à cet âge mais je ne gère pas», dit-elle dans un ton empreint de fierté.

Mais elle a su séduire certains, se démarquant  par son brillant parcours scolaire, encouragée par sa famille maternelle,  à qui elle doit toute la gratitude.

La première femme avocate originaire du Nord croit à ce dicton qui dit : «Le travail est le premier mari de la femme», et pour réussir, elle s’est fixé des objectifs sur le plan professionnel. «J’ai voulu terminer ma formation d’avocate avant de fonder un foyer. Le mariage est prévu pour décembre 2020», nous a confié, la jeune femme de 30 ans.

Embrasser une carrière en droit n’a pas été facile pour l’avocate. Elle est  souvent mal appréciée par les membres de la communauté musulmane  qui estiment qu’une femme n’a pas le droit de prendre la parole en public et surtout d’évoquer certains sujets jugés tabous. Seulement elle a su rester optimiste. «Je pense que c’est mon côté rebelle qui m’a permis de me démarquer et aussi mon assiduité à l’école. Depuis l’enfance, j’ai toujours été traitée de rebelle et je combattais les hommes de mon entourage. Donc je me suis dit qu’il fallait que je sois avocate ou magistrate pour pouvoir me défendre ou défendre mes congénères», rassure-t-elle.

www.griote.tv

De nos jours, elle est agréablement surprise d’être admirée par les membres de sa communauté. Certains l’abordent désormais pour des questions d’ordre juridique.

Me Maimounatou Hamidou native du département de la Benoué, a fait des  études primaires et secondaires à Garoua. A 18 ans après avoir obtenu le baccalauréat A4, elle s’est  inscrite à l’université de Yaoundé 2 Soa où elle a obtenu un master 2 en droit.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 Comment

  1. Mbowou Adamou

    Félicitations, elle brise enfin le tabou Propre à une région où le métier est malpropre à la religion

error: Content is protected !!
Top