En 40 ans de vente du Kôkô Donda, pagne teinté, elle a pu bâtir sa vie.
Cissé Assita a commencé le commerce auprès de sa maman alors qu’elle n’avait de 9 ans. Cette femme a vu construire le marché central de Bobo-Dioulasso. Quand elle y venait toute petite, ce n’était qu’une vaste étendue de terre inoccupée. Aujourd’hui, tout a changé.
La dame de 49 ans n’est pas allée à l’école, sa maman préférait l’avoir à ses côtés pour l’aider à servir les clients. A l’époque, le commerce du Kôkô Donda se faisait sur le site de l’ancien marché. Elle ne regrette pas sa vie actuelle nous dit-elle, d’ailleurs, elle a pu acheter un terrain, sur lequel elle a lancé un chantier. Elle a également acheté 3 motocyclettes, ajoute-t-elle, le sourire aux lèvres.
Cissé Assita a 5 enfants aujourd’hui, uniquement des filles, qui elles aussi, l’accompagnent dans la vente du pagne. L’époux de cette femme est également son associé. Sa première fille est déjà allée en mariage, mais elle a un pied bien ancré dans le commerce de sa maman.
Image d’une boutique au marché central de Bobo
La belle histoire du kôkô Donda
Le kôkô donda était considéré il y a longtemps comme le pagne des pauvres. Pourtant un pagne résistant sur lequel les teinturières s’appliquent. Les rayures de ce tissu attirent désormais les grands couturiers et stylistes africains, qui lui donnent une allure chic et glamour.
Selon l’observateur.bf, son véritable nom était Galla Fani c’est-à-dire tissu teinté, le non Kôkô arrive après que les commerçants de ce pagne ce soient installés dans la zone du marché qui porte ce nom, à Bobo-Dioulasso.
C’est en 1957 que Bama Touré revenu de Bouaké donne une grande valeur au Kôko Donda, par la manière de le teinter. Le pagne va par la suite s’exporter au Sénégal, Mali, en Guinée, Côte d’Ivoire.
Cependant, avec l’arrivée de la friperie et des étoffes made in China, ce patrimoine culturel est aujourd’hui menacé.
Chantal Mveng