Le regard de la famille ou de la belle-famille a souvent freiné les ardeurs de nombreuses femmes.
Dans un environnement dans lequel les femmes sont indexées comme devant essentiellement jouer leur rôle au sein du tissu familial, difficile de se détourner de l’attention de l’époux, et de la belle-famille. Car parfois, elle est réticente et voit en l’engagement de la femme des velléités de prise de pouvoir au sein du foyer.
Pour d’autres, les femmes en politique portent l’image de personnes volages du fait des activités en nocturne. Une femme a failli perdre son foyer car plus jeune, elle assistait aux activités politiques avec son enfant attaché dans le dos, ce que son époux n’acceptait pas. C’est à force de dialogue que la situation a changé. Une autre a été confrontée au refus catégorique de son père qui voit la politique comme une activité diabolique. Il a fallu l’intervention de ses frères et sœurs pour que le père revienne à de meilleurs sentiments.
Ainsi, les femmes sont encastrées dans la sphère domestique et n’ont que difficilement accès aux espaces de décision.
Au Burkina Faso, cette sous représentativité de la gent féminine dans la sphère du pouvoir se matérialise par des chiffres dont l’éloquence interpelle. En effet selon l’évaluation de la politique nationale genre (2009-2019), le nombre de femmes au parlement demeure faible et n’a toujours pas atteint le minimum de 30% au bout de 25 années de la recommandation du plan d’action de Beijing. En 2012, le parlement comptait vingt-quatre (24) femmes sur 127 députés, soit 18,89% ; en 2015, 13 femmes (18 en 2020) sur 127 députés, soit 10,23%.
Pour renverser progressivement la situation et impulser les candidatures féminines, elles ont besoin d’être outillées pour convaincre l’électorat autant masculin que féminin, sur leurs compétences à tenir des postes électifs. Ceci passe nécessairement par la formation sur le leadership politique.
Les femmes l’ont exprimé lors de l’ouverture des sessions de coaching des candidates aux élections législatives du 22 novembre 2020, organisées simultanément à Ouahigouya, Koudougou, Tenkodogo, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ces formations sont une initiative de l’Institut National de la Démocratie(NDI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Clarence YONGO