www.griote.tv

CARINE ANDELA : LA SEMILLANTE AMBASSADRICE DU MADE IN CAMEROON

Contre vents et marrées, elle porte avec fierté le Made in Cameroon depuis 2016.

C’est un projet de l’Association Entrepreneurs Ingenieux d’Afrique (ASENIA), dont elle est la présidente.

Dans un environnement où l’extraversion snobe de façon ridicule la consommation  locale, Carine Andela a fait de la valorisation des produits locaux, son cheval de bataille. «C’est porté par une passion, un désir de voir briller encore plus notre pays qu’est le Cameroun… surtout dans la créativité, la productivité.». Ce désir ardent de faire briller le vert rouge et jaune est né à la suite d’un voyage à l’étranger.

Dans les pays que Carine a visités à cette époque-là, les produits camerounais étaient prestigieux, bien loin de l’idée répulsive que certains  manifestent quand on leur parle de notre bon et goûteux bâton de manioc. «Quand je touchais un fruit, la banane, l’ananas, ça coutait plus cher. Le Cameroun était vraiment le premium. Que ce soit à Djamena, au Congo Brazzaville, ou encore en Côte d’ivoire, au Gabon. C’est d’où est née cette flamme de venir soutenir ce que font les camerounais sur place».

Mais pour y arriver, il fallait analyser l’environnement. «Il faut le reconnaître, en Afrique de l’Ouest ils étaient déjà engagés dans le consommer local, mais l’Afrique Centrale trainait le pas, surtout le Cameroun. Notre économie était beaucoup extravertie, donc pour vraiment renverser la tendance, il faut beaucoup de patience, il faut beaucoup communiquer.».

www.griote.tv

Au départ …

Son engagement est presqu’ignoré par la grande majorité, heureusement, il y a ceux qui, avant Carine avaient compris que la consommation et la valorisation des produits locaux est la clé même du développement. «Il y a toujours quand même une minorité, qui, dans un sens était déjà dans le bain. C’est-à-dire, ils ont pensé même avant nous. Mais ils n’avaient pas assez de courage assez de niaque pour dire il faut que ça commence. Et quand ils voient quelqu’un qui a cet engouement-là de changer les choses,  ils se disent il faut soutenir ces jeunes».

Il a donc fallu prendre le temps des explications et d’implémentation des premières actions pour que le schéma de l’avenir se dessine. Mais ce n’était pas sans compter les sacrifices. «Notre stratégie au sein d’ASENIA, ça a été la dégustation des produits locaux, on dégustait gratuitement. Et les gens venaient découvrir les produits locaux, des choses qu’ils n’avaient jamais expérimentées.».

www.griote.tvSaucisson de poisson Yeulah

Aujourd’hui le made in Cameroon se porte bien

Les Camerounais deviennent militants du consommer local, même si le label Made in Cameroon est encore en construction. «A l’heure actuelle, on n’a pas encore vraiment établi les codes, les valeurs, les référentiels qui encadrent et qui donnent l’aspect final  du made in Cameroon. Donc l’Etat est encore en train de travailler avec le secteur  privé et nous de la société civile, les associations, les ONG etc…».

Pour l’heure les entrepreneurs travaillent, reste à fixer les normes locales pour encadrer et référencer le label Made In Cameroon.

Jusqu’ici l’extraversion a fait plus de mal que de bien au Cameroun et à son PIB, Carine Andela  rêve de marques fortes, d’un Facebook Made in Cameroon et d’autres produits qui s’imposent à l’international. «La vision du made in Cameroon c’est de voir notre label tutoyer aussi les grands, il y a le made in Nigeria,  le made in China, le made in USA, le made in France. Donc c’est vraiment la vision que nous devons projeter pour le Cameroun et que chaque camerounais se sente interpeller par cette fibre patriotique de valoriser ce qui est chez nous et de partager cela avec le monde.».

www.griote.tv

Au sujet des marques qui se démarquent…

Carine en cite plusieurs «Il y a Tanty de la société NT food, c’est une marque 100% Made In Cameroon, dans le domaine cosmétique, il y a Habiba natural care, Natura, Bissap cosmétique». C’est donc ainsi le savoir-faire Camerounais qui annonce de beaux jours devant lui dans le secteur agroalimentaire, cosmétique, la transformation du bois, la transformation du cuir et bien d’autres secteurs. Reste encore à résoudre l’équation de l’internationalisation des produits et services des PME, tandis que le label Made In Cameroon continue sa gestation.

Chantal Mveng 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top