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CHOLÉRA À DOUALA-MISSOKE: AUCUNE MESURE PRISE DANS LES FAMILLES POUR LIMITER LA PROPAGATION

Le quartier makepe Missoke sombre dans la promiscuité alors qu’il est déclaré zone rouge à l’épidemie du choléra.

Plusieurs habitants de ce quartier situé dans l’arrondissement de Douala 5ème ignorent l’existence du choléra dans leur zone pourtant, il y fait des ravage.

Selon les statistiques annoncées par le ministère de la santé publique, le Cameroun compte déjà 1102 cas de contaminations soit 28 pour la seule région du littoral et une trentaine de morts à l’échelle nationale.

Mardi, le Dr Roger Etoa a annoncé que Makepe-Missoke est déclaré zone rouge de choléra, mettant en garde les populations sur la consommation des légumes et fruits tout en les invitant à se rendre au centre médicalisé de Bonamoussadi pour une prise en charge gratuite.

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Les enfants en danger

Une fillette de moins de 3 ans assise seule sur un pont en bois et vêtue d’une robette rose attire notre attention. Elle cueille et mange les feuilles d’un arbuste sans aucune surveillance. Sous ce petit pont une flaque d’eau puante attire mouches et moustiques. Aux alentours, on entend des voix d’adultes dans des maisons construites en planches mais qui se trouvent dans un état de pourrissement avancé. Impossible de savoir où se trouvent les parents de cette fillette. A notre arrivée, nous l’avons vue traverser la ruelle pour aller s’installer sur ce pont donnant l’air confortable pour elle. Cette dernière ignore certainement les risques qu’elle encoure en consommant ces feuilles en plus, avec des mains salles.

Nous sommes à Makepé Missoké, non loin du marché. Les rues et les habitations sombrent dans l’insalubrité, les flaques d’eau stagnent. Une pluie torrentielle s’est déversée la nuit dernière causant des inondations dans quelques maisons.

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Les parents ignorent qu’il y a résurgence de cette épidemie

Nous rencontrons jeannette. Vêtue d’une robe en tissu pagne, elle porte un nourrisson dans les bras et un autre enfant est couché à côté d’elle sur une planche, son mari quant à lui lime une machette. Leur maison construite en matériaux provisoires jouxte le drain qui sépare ce quartier de Bépanda. Leur toilette collé à un mur de la maison est couverte de morceaux de tissus déchirés. Jeanne tout comme son mari ignore l’existence du choléra dans le quartier.

« Nous n’avons pris aucune mesure vu qu’on ne connait pas qu’il y a le choléra. C’est toi qui nous informe »,

affirme Jeannette qui poursuit,

« même si c’est vrai qu’il y a ça, nous allons faire quoi? Même seulement l’eau propre nous n’avons pas, on va continuer de vivre comme d’habitude. Dieu nous garde ».

Le mari de Jeannette reste sceptique. Pour lui, il n’y a pas de choléra dans son quartier. Il s’appuie sur l’état insalubre de ces lieux pour justifier son avis.

« S’il y avait le choléra ici ce qu’en un clin d’œil, toute la population meurt. Partout c’est la poubelle. Au marché, on achète des aliments exposés sur des tas d’ordures. Que le gouvernement nous donne de l’eau potable et enlève la poubelle qui nous entoure »,

réagit-il.

Aucune mesure spécifique prise à l’école et au marché…

Nous nous rendons dans une école maternelle située au marché Missoké. Ici un seau à robinet est placé à l’entrée de l’établissement scolaire. Seulement, il nous donne l’air d’être un pot de fleur car ne contenant aucune goûte d’eau. Ce seau a été placé dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

« Il n’y a pas de mesure spéciale pour le choléra. Le seau est là depuis que corona a commencé. On était même pas encore au courant du choléra. C’est maintenant que nous allons commencer à sensibiliser les enfants »,

rassure dame Francine Nguepi, directrice de l’école.

Pas d’étal, les légumes, fruits et autres aliments sont exposés à même le sol dans le marché.

« ça a toujours été comme ça. Je prends juste le soin de bien laver avant de consommer. »

affirme une ménagère venue faire le marché.

Pour prévenir le cholera, il est conseillé de bien laver les légumes, les fruits et les autres aliments avant consommation, sachant qu’il faut régulièrement laver les mains avec de l’eau propre et du savon et rendre l’eau potable avant de la boire.

Rachèle KANOU

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