Ce 18 mai jour du concours d’entrée en 6ème au Cameroun, des parents ont passé la matinée à faire des navettes entre les centres d’examen de leurs enfants et l’école où ils sont régulièrement inscrits.
Il s’agit d’au moins 5 élèves du groupe 1 A et B de l’école publique de Bépanda dans le 5eme arrondissement de la ville de Douala. Ils devaient passer l’examen dans les centres du lycée technique d’Akwa, lycée bilingue de Deido, de Bépanda et de Douala Bassa. Ils n’ont pas reçu à la veille comme leurs camarades les récépissés et les cartes qui donnent accès en salle d’examen et pour certains, même les noms étaient absents sur les listes définitives. Un constat fait quelques jours plus tôt et dont les responsables de cette école ont rassuré les parents que les enfants composeront sans difficulté.
«La semaine passée ma mère m’appelle alors que je suis au marché et me demande de rentrer qu’on a chassé l’enfant pour la pension pourtant j’avais tout payé avec les frais du concours et du CEP à la rentrée. Je me rends à l’école me plaindre, son directeur vérifie et remets l’enfant en classe. Mais hier, il est rentré sans son récépissé et sa carte d’accès disant que son enseignant qui partageait lui a demandé d’aller voir le directeur», explique Francine, la maman d’un élève en difficulté. Elle va se rendre une fois de plus à l’école, mais la réaction du chef de l’établissement scolaire sera surprenante. Son enfant n’aurait pas payé les frais du concours.
«Il prend le dossier de l’enfant, je vois qu’il avait mentionné 10 000f au lieu de 16 000f. Je lui demande pourquoi ? Il me dit que j’ai payé uniquement le CEP. Pourtant J’ai payé les frais du dossier 17000f dont 1000f des photos et il m’a demandé de photocopier l’acte de l’enfant ce que j’ai fait. Et derrière j’ai écrit le nom du lycée de Bépanda ou l’enfant devait composer. Le plus marrant c’est qu’il ne donne aucun reçu», nous indique Francine.
Ce matin, les démarches pour intégrer les enfants en salle n’étaient pas faciles. Le directeur de l’école n’était pas joignable. L’un des enfants en difficulté a même préféré abandonner. Il était 8h10 lorsque Merveille est retournée à la maison avec les larmes aux yeux. Son papa est arrivé tardivement pour engager les démarches en faveur de cette élève de 12 ans. «Les épreuves ont déjà commencé, je rentre à la maison. On a attendu le directeur il n’est pas venu», fulmine Merveille. Cette dernière n’avait pas les pièces d’identification et son nom ne figurait nulle part sur les listes des candidats.
Une « salle de litige » prévue pour les élèves en difficulté
Les enfants ont été mis à part dans une salle supplémentaire après plusieurs démarches des parents. Ils ont participé au concours en attendant que leur situation soit régularisée. Les chefs d’établissement ou les parents devaient fournir les documents demandés avant la fin de la composition.
«Nous avons eu 3 cas. Et ils ont composé dans une salle que nous appelons, salle de litige. On attend maintenant les documents exigés pour que leurs copies soient validées et corrigées», indique sieur Manyaka censeur au lycée bilingue de Bépanda.
Des parents présentés comme négligeants …
Joint au téléphone par notre rédaction, l’un des directeurs accuse le manque de collaboration entre parents et enseignants. Selon le sieur Ngan, directeur de l’école publique de Bépanda groupe 1 A, s’il y avait une nette collaboration avec les parents, des situations pareilles ne devaient pas surgir le jour de l’examen. «Il y a certains parents qui ne passent jamais à l’école. Lorsqu’on demande même les fournitures scolaires de leurs enfants, ils pensent qu’on veut les escroquer. Tout pour eux c’est que l’école est gratuite», laisse-t-il entendre.
Pour le problème de ces candidats mis à part dans les centres d’examen, il dit avoir pu constituer, légaliser et déposer les documents exigés auprès des chefs des centres d’examens.
Le concours d’entrée en 6ème s’est achevé ce jour avant 13 h et les parents des élèves dont les frais d’examen n’ont pas été payés sont anxieux. Ils ne savent pas si les copies de leurs enfants seront corrigées.
Rachèle KANOU