Marlène et ses collègues de service ont vu leurs peaux se dégrader après avoir utilisé du gel hydroalcoolique à elles proposé en entreprise.
Marlène est naturellement claire de peau. Mais depuis environ 8 mois, ses phalanges ont noirci. Sa peau irritée est devenue flasque et démange sans cesse. Des dermatologues, elle dit en avoir rencontrés, mais sans résultat satisfaisant.
« Je souffre avec ces mains. Lorsqu’elles commencent à démanger je ne peux plus rien faire », lance Marlène. Assise derrière son bureau, elle se frotte les mains depuis une dizaine de minutes. Nous sommes dans une microfinance située à Bépanda dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala.
Dans cette structure, Marlène n’est pas la seule à avoir des mains abimées par l’usage d’un mauvais gel hydroalcoolique. Elles sont plusieurs à subir des effets dangereux d’un gel qui leur avait été livré sans étiquette. Sa collègue souffre du même problème.
« Nous nous sommes décapés les mains avec le désinfectant. En cette période où on avait acheté ce gel, on n’en trouvait pas sur le marché. Une femme est venue nous proposer, on a été juste ravi puisqu’on commençait à avoir les problèmes en entreprise pour défaut de gel. On a acheté. Mais voilà, on en paye le prix », nous explique une autre victime.
Du gel hydroalcoolique de mauvaise qualité, on en trouve plein sur le marché, mais il y a des possibilités de reconnaitre ceux qui ne vont pas engendrer des problèmes, nous affirme un cosmétologue. « Le bon gel ne doit pas coller et ne sèche pas les mains comme ce que nous voyons dehors de nos jours avec le coronavirus. Il rafraîchit, hydrate et ramollie plutôt les mains. Le bon gel a un aspect lourd, plus il est onctueux, plus il contient une bonne concentration en polymère acrylique vinylique. En séchant en moins de 3 minutes, il forme une barrière plastique sur la main. Le gel doit être translucide, contenir des bulles qui traduisent sa pureté », nous indique Hermand Guena, cosmétologue.
Faut-il le noter, avec l’avènement du coronavirus, le gel hydroalcoolique est devenu indispensable dans la prévention contre cette maladie. De nombreuses personnes, même sans maîtriser les éléments qui entrent dans sa fabrication, se sont lancées dans la production sans respect des normes, elles exposent ainsi la santé de nombreux citoyens.
Rachèle KANOU