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CORONAVIRUS: LES VENDEUSES DE POISSONS BRAISES AU BORD DE LA FAILLITE

Leurs recettes ont drastiquement baissé depuis l’instauration des mesures de restrictions parmi lesquelles la fermeture des débits de boissons à partir de 18 h.

Assise devant un bar dont les portes sont closes, mama Hélène attise les braises sous le poisson posé sur le grillage. La femme âgée de 57 ans a disposé d’autres poissons; maquereaux et des carpes déjà nettoyés dans un plateau et les prix vont de 1000 f à 2000 FCFA. Elle avoue qu’elle braise uniquement les poissons commandés par ses clients : « avant je braisais même 5 poissons pour attendre les clients, mais aujourd’hui ce n’est plus possible avec la fermeture des espaces », déclare la dame. Il est 19 h et elle vient de recevoir son premier client, pourtant installée il y a plus d’une heure. »c’est très grave, il faut supplier le client pour pouvoir vendre quelques poissons », ajoute-t-elle.

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Mama Hélène compte plus de 30 ans dans le domaine, elle est également propriétaire du bar devant lequel elle braise du poisson. Depuis plus d’un mois, son bar qui regroupait des centaines de personnes par soir, dont ses potentiels clients du poisson braisé, est devenu une vente à emporter, une fois la nuit tombée. Cette grand-mère avec plusieurs petits fils à sa charge déplore l’immense manque à gagner depuis le début de la crise sanitaire. « Je pouvais vendre le poisson de 50 000 f en une soirée, mais aujourd’hui quand je parviens à vendre 10 000 f je rends grâce à Dieu. Je continue de vendre pour ne pas laisser mes enfants affamés, sinon j’aurais abandonné comme mes voisines » martèle mama Hélène.

Cette dernière n’est pas seule dans la situation, d’autres femmes qui faisaient du poisson braisé le soir, préfèrent désormais vendre au courant de la journée. » je ne peux plus vendre le soir parce-que le bar est fermé et la police nous menace. Je fais ça juste pour ne pas rester à la maison, et au moins je nourris les enfants avec le reste », affirme Chantale, une autre vendeuse de poisson braisé non loin du carrefour tonnerre à Bépanda. Cette jeune dame ne vend plus que 3 fois par semaine, car pour elle c’est devenu un passe-temps. « Il y a des jours où j’arrive avec 10 poissons et ne vend même pas 5. Lorsqu’on parvient même à trouver un client on vend à perte. Ceux qui achètent un peu bien son rares », renchérit-elle.

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Le coronavirus engendre des pertes chez de nombreuses commerçantes et surtout dans le domaine de la restauration. Beaucoup n’arrivent plus à faire des recettes significatives « Je tourne souvent avec un capital de 25 000fcfa, aujourd’hui j’ai presque tout perdu. Je suis obligée de puiser dans cet argent pour nourrir mes enfants », explique Mami braiseuse de poisson depuis trois ans.

D’autres ont simplement subi le coup fatal en perdant leur capital.

Rachèle KANOU

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