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DEDICACE DU ROMAN WOUTEN ET LA CASE SACREE : L’HERITAGE CULTUREL COMME SOCLE

Entre art et science, « Wouten et la case sacrée » laisse transparaître l’héritage culturel à travers un personnage réel de l’histoire des peuples de l’ouest Cameroun.

Le décor traditionnel planté à la Galerie Annie Kadji de Bonapriso à Douala le 21 Février dernier, était à l’honneur de la dédicace du roman Wouten et la case sacrée écrit par Alice Carine Tchoussik et le Pr Onana Ngoa. Les auteurs nous invitent à découvrir  la richesse culturelle qui caractérise le XIIIe siècle dans les Grassfield à travers l’histoire de Wouten, une princesse de l’Ouest.

De la passion de l’auteure pour le leadership féminin camerounais du XIIIe siècle, est né un roman autour de l’histoire

C’est au cours de la découverte du riche patrimoine culturel de la région de l’Ouest à travers les objets d’art anciens, qu’Alice Tchoussik a été fascinée par l’histoire de Wouten, une princesse du peuple Mboum qui a dirigé son royaume et imposé le respect au XIIIe siècle.

L’émotion était telle qu’elle s’est décidée de mettre sur papier cette histoire à l’aspect révolutionnaire pour ce qui est de la place de la femme dans la société africaine.

«Quand j’ai écouté cette histoire pour la première fois, ça a fait un déclic dans mon esprit. En tant que jeune femme, je venais d’avoir mon diplôme de styliste, je rêvais d’être entrepreneure. A cette époque-là, on pensait que ce n’était pas évident. On est une femme, on doit être préparé le mariage et tout ça ! Wouten est à l’origine de tous les peuples des Grassifield. Elle est entrée dans la case sacrée parce qu’elle se sentait forte et appelée. Le fait que son papa ne l’ait pas blâmée, lui a donné toute une armée, c’est-à-dire qu’il validait son leadership ».

a renchéri la styliste.

Wouten et la case sacrée est un ensemble de plus de 250 pages structurées en dix-neuf chapitres. Il se propose d’être le premier volume d’un ensemble de quatre tomes, les trois suivant étant prévus dans les prochains mois. Si la paternité de cet ouvrage est reconnue à deux auteurs, elle est néanmoins à l’origine l’initiative d’Alice Carine Tchoussik Ngalieu. Agée de 41ans, elle est une styliste camerounaise passionnée de la mode et de la culture africaine, particulièrement celle qui implique la région de l’Ouest de laquelle elle est originaire.

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Le Professeur Onana Ngoa dans l’écriture du roman, par souci d’objectivité

Malgré la passion qui l’animait, Alice Carine Tchoussik a fait preuve de recul afin d’inscrire sur ses feuilles de papiers, des éléments qui reflètent réellement cette histoire du XIIIe siècle. C’est ce qui est à l’origine de sa collaboration avec le Professeur Onana Ngoa.

 « J’ai décidé de m’associer à une plume neutre, quelqu’un qui aura un regard neutre du point de vue anthropologique. C’est alors que j’ai contacté le Professeur Onana ».

Justifie-telle le choix porté sur celui-ci. Hormis cet aspect, il y a également  l’intérêt qu’il manifeste dans les travaux scientifiques relatifs aux regroupements socio-culturels et géographiques des peuples de l’ouest et des environs en tant qu’ingénieur du génie rural. Alice a estimé que ces connaissances pouvaient étouffer sa passion pour laisser place à ce qui s’est réellement passé à cette époque. Le Professeur quant à lui a exprimé son intérêt pour l’histoire et la conservation du patrimoine culturel africain.

« A entendre certains, nous avons l’impression que l’histoire des africains commence avec l’arrivée des colons. Pourtant conformément à ce qui est décrit dans Wouten, des siècles avant l’arrivée des européens, des civilisations ont existé en Afrique. Et le devoir que nous avons dans cette génération est de la sauvegarder, parce qu’aucun développement n’est possible pour aucun peuple sans base culturelle solide »,

a expliqué le Professeur co-auteur du livre.

Un message pour la jeune fille africaine à travers l’histoire de Wouten

Le roman nouvellement sorti a été pensé par l’auteure il y a 21 ans, quand elle était encore très jeune et voyait en l’histoire de Wouten une trajectoire fiable pour se donner un avenir radieux. Les jeunes africaines du XIXe siècle sont certes au courant des potentialités de la gent féminine, mais quels sont leurs repères ?

Alice Carine Tchoussik  Ngalieu pense que leurs repères doivent être africains, traditionnels, coutumiers afin que leur dynamisme profite à toute la communauté africaine.

 « Retournez aux sources jeunes filles. Dans la tradition africaine il y a tout ; la beauté, le talent, l’élégance, tout ce dont vous pouvez rêver en ce siècle »,

conseille Alice Tchoussik.

Par ailleurs, l’auteure s’est aussi penchée sur la responsabilité des parents. Selon elle, ils négligent ce devoir qui est le leur d’instruire nos enfants selon les  us et coutumes hérités de nos ancêtres et qui sont propres à l’harmonie sociétale.

Chanelle NDENGBE

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