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DÉLESTAGES INCESSANTS: DES ENFANTS DE 5 ANS DANS LA RUE EN GUISE DE PROTESTATION

Ils réclament le retour et la stabilité de l’énergie électrique, fluctuante depuis plus de 3 mois au quartier Makepe Missoke à Douala.

Ce sont plus d’une centaine d’enfants âgés entre 5 et 15 ans. Ils ont décidé d’investir eux-mêmes les rues à cause des coupures intempestives d’électricité qui les empêchent d’étudier leurs leçons.

Debout ou assis sur les barricades placées sur les trois entrées du carrefour Bocom, ces enfants et adolescents tiennent dans les mains, des pancartes sur lesquelles on peut lire : «Nous n’étudions plus à cause d’Eneo, nous voulons la lumière, ramenez l’électricité dans nos maisons, trop c’est trop».

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Impossible de réviser leurs leçons dans le noir, ou encore avec des bougies, ils expriment leur ras-le-bol. «Depuis samedi il n’y a pas de lumière chez nous. Nous avons commencé à composer aujourd’hui, je rentre à la maison croyant que je vais lire mon cahier avant de dormir du coup, on coupe encore la lumière » déplore Anita, 11 ans, élève en classe de 6ème. C’est la goutte d’eau qui a débordé le vase cet après-midi. Nombre d’entre eux sont en pleine évaluation séquentielle.

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C’est donc à dessein que ces enfants sont dans la rue. Encouragés par leurs parents, car les adultes estiment être exposés aux représailles des hommes en tenue, qui font souvent usage de gaz lacrymogène ou encore de balles blanches pour disperser la foule.

Les enfants représentent donc un bouclier et le porte-voix. «Je suis sortie avec mes trois enfants, parce que je sais qu’ils ne peuvent pas les bousculer comme des grandes personnes», argue une jeune maman. Pour elle, envoyer les enfants au-devant des revendications, anéantit la force des hommes en tenue qui auraient l’intention d’agir brutalement contre les manifestants. «Regardez vous-mêmes, depuis que tout l’arsenal des forces de maintien de l’ordre est là, ils n’ont tiré sur personne, ils n’ont pas versé le mamiwater sur les gens, c’est parce qu’il y a les enfants » martèle la jeune femme.

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La pratique semble avoir fonctionné. Au moment où nous quittions les lieux, malgré la présence des autorités de l’arrondissement de Douala 5ème, accompagnées des forces de maintien de l’ordre, ces enfants continuaient de réclamer par des cris et des chants le retour de l’électricité. Ils ont finalement été dispersés à coup de gaz lacrymogène et balles blanches.

Rachèle KANOU

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