L’athlète ougandaise a succombé jeudi à de graves brûlures causées par son ex conjoint qui l’avait délibérément immolée dans l’Ouest du Kenya.
Le décès de Rebecca Cheptegei, 33 ans, a été prononcé ce jeudi 5 septembre 2024 à 5h30 à l’hôpital universitaire Moi teaching and referral hospital (MTRH) d’Eldoret. Les médecins ont déclaré que l’athlète avait peu de chance de s’en sortir après avoir été brûlée à 80%, quatre jours plus tôt par son ex compagnon sur fond de litiges fonciers.
Aspergée d’essence avant d’être incendiée par l’homme présenté comme son ancien compagnon, la situation de Rebecca Cheptegei était assez critique avant même son arrivée à l’hôpital. Le rapport médical indique qu’elle est décédée suite à la défaillance de plusieurs de ses organes à l’instar des reins et du système cardiovasculaire, provoquée par ses brûlures à 80%. « Les dommages étaient déjà présents au moment où elle est arrivée. Nous avons soutenu ces organes du mieux que nous avons pu, mais malheureusement, c’était au-delà de ce que nous pouvions faire», a déclaré le Dr Kimani Mbugua, chef du service des opérations et des soins intensifs au MTRH. « C’était une triste journée de travail, nous avons fait tout ce que nous avons pu pour lui sauver la vie. Nous avons eu une séance de débriefing avec la famille», ajoute le médecin.
Les espoirs de cette famille qui campait devant l’hôpital depuis la survenue du drame se sont donc éteints. Rebecca Cheptegei, mère de deux enfants est la victime de son ex-compagnon, Dickson Ndiema Marangach. La scène s’est produite le dimanche 1er septembre au domicile de la défunte, située à Endbess, à 25 km de la frontière ougandaise, une maison qu’elle avait elle-même construite et dans laquelle elle vivait avec ses filles de 9 et 11 ans, ainsi que sa sœur. Selon les premiers éléments d’enquête rapportés par le journal kenyan The standard, sieur Ndiema Marangach est arrivé au domicile de la coureuse à 14h, celle-ci étant à l’église avec ses fillettes, il a attendu. Une fois en face d’elle, il a aspergé la marathonienne olympique d’un liquide avant de l’immoler devant ses enfants. Le suspect n’a pas réussi à échapper au feu qu’il avait lui-même provoqué. Brûlé à environ 30%, il reçoit des soins dans une formation hospitalière et devrait être arrêté, ces soins terminés. Selon la famille de la marathonienne, elle a été attaquée pour des litiges fonciers, son présumé assassin réclamerait une partie du terrain sur lequel l’athlète avait construit. Les parents de la victime dénoncent un meurtre prémédité que la police n’a pas pu empêcher malgré qu’elle avait été alertée. L’athlète se sentant en danger et recevant des menaces avait informé ses parents. Son père avait alerté la police kenyane et sollicité l’ouverture d’une enquête pour mettre le suspect hors d’état de nuire. Le décès de leur fille provoque à côté de la tristesse, la colère à l’endroit du présumé criminel et des policiers. « Je n’ai aucune force, j’en veux simplement aux policiers locaux qui étaient chargés d’assurer la sécurité au domicile de mon enfant, mais ils ont échoué », déclare toute attristée, Agnès Cheptegei, mère de la défunte.
Rebecca Cheptegei, s’éteint après avoir participé aux récents jeux olympiques à Paris. Le crime odieux suscite une consternation générale. L’univers du sport et sa famille sont attristés par la perte tragique d’une talentueuse athlète.
Chanelle NDENGBE