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FÊTE DE NOËL ET DÉBAUCHE : LES ENFANTS DE 5 ANS DANS LES BALS

Le constat donne froid dans le dos.

Regroupés par centaine dans des salles obscures, les enfants âgés entre 5 et 17 ans s’adonnent à la  danse.  La musique est à l’image des grandes boîtes de nuit, les fillettes et garçons se trémoussent au rythme des sons.

Nous sommes le 25 décembre 2020, au quartier makepe missokè dans le 5eme arrondissement de la ville de Douala. Il 23h, et les salles de danse au lieu de se désemplir, se remplissent davantage.

Le billet d’entrée coûte entre 300 f et 500 FCFA. Les lieux choisis pour la circonstance, sont l’enceinte des établissements scolaires ainsi que les cabarets.

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Nous avons rencontré Freddy, 8 ans élève en classe de CE2. Dans sa paume de main, il porte un cachet. Il vient juste de payer son ticket d’entrée pour se trémousser avec ses camarades, dans un cabaret dénommé sainte Véronique, transformé ce soir en bal dancing pour enfants et adolescents.

« C’est le jour de la fête. Ce n’est pas ma première fois. Mama sait que je suis ici et elle va venir me chercher après », nous confie le petit garçon.

Comme ce dernier, nous rencontrons des centaines d’enfants de son âge mais aussi, des enfants de 5 ans. Au groupe scolaire la solidarité et à l’école populaire bilingue de Yongyong à Bepanda. Dans les salles de classes obscures, ces enfants se livrent à la débauche.

« Je dois payer pour danser avec les filles. 50  ou 100 quand on veut coller », nous confie un autre enfant âgé d’environ 10 ans.

Dans ces lieux, on  vend de la boisson alcoolisée et même de la cigarette.  Les adolescents  que nous avons rencontrés consomment avec plaisir.

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Complicité des mamans

La plupart de ces enfants se retrouvent dans ces bals avec l’accord de leur maman, le billet d’entrée est même payé par certaines.

« Je viens de faire entrer mes enfants, quand ils vont finir de danser, nous allons retourner à la maison », laisse entendre une dame, mère d’un bébé qu’elle tient dans ses bras recouvert d’une serviette.

« Ma fille est à l’intérieur et moi dehors, j’ai pas peur qu’on lui fasse de mal, je prends ma bière en l’attendant », lance une autre.

Les mamans sont complices, mais il y a quelques exceptions. Très rigoureuses, elles n’admettent pas ces sorties nocturnes à leurs enfants. C’est le cas d’une  dame qui, après avoir cherché vainement son garçon dans le quartier, a été orientée vers ces lieux. A son arrivée, elle trouve son fils de 12 ans entrain de danser avec une fille, courroucée elle va se mettre à pleurer et à taper sur son enfant, avant d’être stoppée par le DJ.

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Faut-il le dire, dans  ces espaces, nous n’avons trouvé aucun agent de sécurité,  seuls les portiers se chargent de prendre de l’argent et de cacheter.  Les adolescents fument et boivent sans inquiétude.

Nous avons abordé un portier, mais il  a refusé de dire quoi que ce soit pour  ce qui est  des  mesures visant à garantir la sécurité des enfants.

« Je ne peux rien vous dire parce que je suis fatigué. Revenez un autre jour », réagit le portier de la salle de danse sainte Véronique.

Nous avons trouvé des enfants couchés sur les tables-bancs attendant un parent ou un frère aîné pour retourner à la maison.

Ces sorties font peur lorsqu’on se rappelle du nombre d’enfants kidnappés, violés ou tués dans nos villes.

Rachèle KANOU

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