La présidente du marché, implore les autorités de revoir la structuration de cet espace marchand.

Tel un champ de ruine, c’est un amas de déchets qui reste de plus d’une vingtaine de boutiques complètement consumées au bloc 4, du plus grand marché de l’Afrique centrale, situé dans le 2eme arrondissement de la ville de Douala.

Des femmes sont parmi les  victimes de ce drame, qui s’est produit ce dimanche matin autour de 4h30, après un retour brusque de l’électricité. Depuis près de deux mois, l’électricité est instable dans ce marché.

Les magasins et boutiques de plomberie, de bijoux, et même ceux des ustensiles de cuisines ont été ravagés par les flammes. Les victimes disent n’avoir rien récupéré.

« J’ai tout perdu. Je n’ai rien pris. Une boutique que j’ai chargée pour les fêtes. Imaginez ma peine », fulmine une dame assise devant une boutique,  élevant des prières.

La présidente du marché ainsi que les commerçants pointent d’un doigt accusateur  les installations électriques  anarchiques, l’étroitesse et le resserrement des boutiques.

« Je suis dépassée. Les fils installés anarchiquement, les toiles d’araignée, les boutiques sont tellement petites et serrées. On ne respire même pas », déclare Martine Lodjio, la présidente du marché Mboppi.

Elle s’est déportée sur le site du sinistre depuis 4 h. Vu l’ampleur de l’incendie, Martine Lodjio, déclare qu’environ 40 boutiques ont été réduites en cendres  comme l’année dernière. Un incendie de trop qui choque. Selon elle, les autorités devraient revoir la structuration du marché pour éviter les prochains désastres.

Martine Lodjio/ Présidente du marché

« On devrait construire bloc par bloc, boutique par boutique pour que le marché soit aéré, que ça respire. Le problème d’incendie dans le marché c’est Eneo. Je sollicite qu’on remplace les poteaux en bois avec ceux en béton », ajoute-t-elle.

Les mauvaises installations électriques, le déploiement difficile des sapeurs-pompiers sur le site, caractérisé par l’inaccessibilité, l’absence des bouches d’incendie, et des points d’eau incendie à proximité du marché, restent le véritable problème de ce marché en proie aux  flammes.

« L’ampleur du feu à notre arrivée ne nous a pas permis de dire les causes de cet incendie. Mais faudra noter que les mesures de prévention incendie ne sont pas respectées, les constructions vétustes et les installations   anarchiques sont de nature à favoriser l’éclosion d’un feu et le développement de l’incendie », affirme Abdiel Kadrey, officier supérieur sapeurs-pompiers du 20eme groupement.

Le déploiement sur le site n’a pas été évident. L’intervention des soldats du feu  a duré près de 8h d’horloge entre 4h50 et 12h. « La configuration des boutiques et cette architecture avec plusieurs marchandises constituaient un potentiel calorifique important, dont la maîtrise n’est pas évidente. Également l’accessibilité et le manque de point d’eau incendie », martèle l’officier.

Cet autre incendie survient ainsi, un peu plus d’un an après celui déclaré le 13 novembre 2019, au bloc 5. Plus d’une quarantaine de boutiques dont une dizaine appartenant aux femmes avaient été consumées.

un drame similaire s’est produit cette nuit, créant la désolation chez les commerçants.

Rachèle Kanou