À la grande surprise, certains assurent à la fois le rôle de père et de mère auprès de leurs enfants.

Pour consacrer la célébration des pères ce 16 juin, Griote prend connaissance de plusieurs profils de papas solos. Célibataires, veufs, mariés, divorcés avec enfants biologiques ou non biologiques, la responsabilité dont ils font preuve même lorsque la nature ou la société ne leur a pas été favorable est impressionnante et trois histoires d’hommes loués par leurs enfants sont particulièrement captivantes.

Gilbert, le père célibataire au soin de sa princesse

Depuis qu’elle a 16 mois, Andréa est à la charge totale de son père Gilbert, comptable de 39 ans. Aujourd’hui âgée de 12 ans, la petite en classe de Form 2 n’a d’yeux que pour son père, parce qu’elle ne connaît que lui comme parent. Après sa séparation électrique avec son ex compagne mère d’Andréa, celle-ci a décidé de lui abandonner la petite sous prétexte qu’il est financièrement stable par rapport à elle. Un an plus tard, elle est allée en aventure au Maroc. La famille monoparentale suscite l’admiration partout où elle passe.

« Ce monsieur ne s’amuse pas avec sa fille. Elle n’a pas de mère, mais elle est toujours bien coiffée pendant les fêtes et les vacances. Lorsqu’ils viennent au restaurant, elle est toujours sapée, et est aux anges avec son papa »,

nous apprend une serveuse du restaurant que le père et sa fille fréquentent à Douala, au quartier Ange-Raphael.

Maxime, conducteur de moto taximan, veuf depuis 20 ans avec trois enfants

Ça été un coup dur pour la famille Baki de perdre celle qui était considérée comme le pilier. La défunte est partie alors que ses trois enfants étaient agés de 10 ans pour les deux aînés jumeaux ( fille et garçon) et la benjamine âgée de 7ans. À l’occasion du 20e anniversaire de la mort de leur maman en février dernier, les deux filles qui sont également mamans aujourd’hui ont célébré leur père dans leur maison familliale située au quartier Pk12 à Douala. Elles en ont profité pour le remercier de s’être sacrifié pour eux pendant 17 années sans soutien d’une femme, car il y a seulement trois ans qu’il a refait sa vie avec une autre femme.

« Nous te disons merci papa pour ton sacrifice. Avec ton noble métier , tu n’as reculé devant rien pour notre éducation. Si nous sommes des femmes aujourd’hui, c’est grâce à ton encadrement. Merci d’avoir été maman en même temps »,

s’est exprimée sa aînée fille au nom de ses frères.

Pierre Simon est le père non biologique de plusieurs enfants dont il s’occupe en l’absence constante de son épouse

Basé depuis deux ans à Pouma dans la Sanaga-maritime, l’histoire de l’enseignant retraité Pierre-Simon avec ses enfants qui le magnifient commence à Douala. Avant qu’il ne prenne sa retraite il y a deux ans, le sexagénaire assurait trois rôles au quotidien, celui d’enseignant de philosophie, de père et même celui de maman, car son épouse était régulièrement absente du fait de ses obligations professionnelles. En raison des problèmes de conception de l’épouse, le couple a adopté deux enfants en situation défavorisée dans leur entourage et dont les parents biologiques avaient désisté.

L’enseignant a également reconnu un enfant qu’il croyait avoir enfanté dans sa jeunesse avant de connaître sa femme. Il a par la suite appris avec choc qu’il n’est pas le géniteur du garçon, mais autant, il n’a pas démissionné de ses fonctions de père. La demeure de Pierre-Simon est tel un paradis pour ses enfants légaux et pour ceux dont il a contribué à l’éducation et pour qui il est une figure paternelle. Dans cette maison, sous l’aile de ce monsieur, des hommes et femmes de sciences acteurs du développement ont été nourris, choyés et éduqués, selon les propres témoignages de ces derniers.

La célébration des pères n’est donc pas fortuite . Plusieurs papas valent de l’or pour leurs enfants qui attendent ce 16 juin pour leur témoigner de façon symbolique leur reconnaissance et leur admiration. De même que les mamans sont exaltées à la fin du mois de mai, c’est au tour des papas d’êtres magnifiés par leurs bébés enfants ou adultes.

Chanelle NDENGBE