www.griote.tv

IMPACT DU CORONAVIRUS SUR LES VIVRES FRAIS : LES MÉNAGÈRES JUBILENT LES CULTIVATEURS DECHANTENT

Les femmes  peuvent se réjouir  en cette période d’abondance sur le marché.

Suite à la fermeture des frontières à cause du coronavirus, le coût   des vivres a drastiquement baissé. Les femmes essaient tant bien que mal de garnir leurs congélateurs avec tomates, légumes verts, et même poivrons.

Avec au plus 3000fcfa, une femme peut  désormais s’offrir un cageot de  grosses tomates, un paquet de légumes verts à partir de  100fcfa et 200f au plus, ainsi qu’un tas de 6 poivrons à 100f.

www.griote.tvTas de tomates de 200fcfa

«Je viens d’acheter un cageot des belles tomates à 2000f,  du jamais vu !», s’exclame Marie, une femme rencontrée au marché sandaga  à Douala. Il y a quelques semaines, elle a acheté la même quantité de tomates à 4 500fcfa, nous confie-t-elle. «Il y a des moments où je ne parviens pas à faire une soupe avec la tomate de 500f. Acheter la tomate  n’était pas dans ma liste du marché, mais l’occasion fait le larron. Même comme le complément est cher, je vais bien doser dans mes repas avant que le prix ne grimpe», ajoute-t-elle en esquissant un sourire.

Une autre femme comme Marie se réjouit des prix des vivres frais sur le marché. Dans une brouette, elle a chargé plusieurs  paquets de légumes, un cageot de tomate et  d’autres vivres. Elle dit avoir dépensé moins de 10 000f. Pourtant ces mêmes produits lui reviennent généralement à plus de 15 000fcfa.

Légumes en abondance au marché

Dans certains quartiers de la ville de Douala, les femmes s’offrent des cageots de tomates étant à domicile.  Plus besoin de se déplacer. Avec  l’abondance dans les marchés, les commerçants ont décidé  de faire du porte à porte pour proposer leurs produits dans les ménages, à 1500fcfa seulement.

AVEC LA FERMETURE DES FRONTIÈRES IMPOSEE  PAR LE CORONAVIRUS, LES CULTIVATEURS NE PEUVENT PLUS ECOULER LEURS PRODUITS A L’EXTÉRIEUR

Les tomates vendues  sur le marché en ce moment, sont les récoltes,  des semis du mois de Mars, planté au début de la crise sanitaire au Cameroun.

«Lorsque nous cultivions les tomates on savait qu’on devait exporter  comme d’habitude, mais subitement les frontières ont été fermées du jour au lendemain à cause du coronavirus. Les nigérians venaient même se ravitailler dans nos jardins, mais hélas», déplore Amirou, cultivateur.

Il dit avoir énormément perdu avec cette récolte, qu’il ne sait plus à combien s’élève les manques à gagner. «Je suis venu au marché avec 300 cageots de tomates ayant payé le transport à 1000f le cageot, j’ai payé le déchargement et tout ce qui me reste c’est 45 000fcfa, je vais aller au village payer les ouvriers, et cette somme risque d’être insuffisante», martèle  le sieur Amirou. Pour lui, s’il y avait des usines de transformation au Cameroun, les pertes ne devaient pas être aussi importantes.

www.griote.tvDes cageots de tomates à perte de vue

Même si certains essaient d’exporter clandestinement leurs produits, la situation reste déplorable. «Il y a des collègues qui essaient d’envoyer leurs produits à l’extérieur du Cameroun, de façon illégale mais ils se rendent compte que c’est  à perte, parce qu’avant que les tomates  n’arrivent  à l’étranger  elles pourrissent vu que le transport n’est pas fluide», nous confie un autre cultivateur. Ce dernier dit avoir abandonné des tomates cultivées sur plus d’un hectare de terrain, à cause de  la stagnation sur le marché.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top