Depuis la nuit de jeudi, cette femme victime de l’incendie au marché de Bonamoussadi a perdu une bonne partie de son commerce.
Comment faire pour reconstruire et achalander sa boutique? C’est une équation à plusieurs inconnues à résoudre par cette femme déjà trop endettée. Elle a tout perdu dans les flammes.
Le 21 janvier dernier, un incendie est survenu dans la zone B du marché de Bonamoussadi à Douala 5 aux environs de 19h et a ravagé une dizaine de boutiques parmi lesquelles celles des femmes. 5 jours après le désastre, sur les lieux, on peut apercevoir 3 boutiques en construction mais appartenant aux hommes.
Assise sur cet espace noirci par les flammes, ce même endroit qui lui servait de boutique, Collette, tient sa tête avec une main. Elle esquisse un sourire à notre arrivée, qui, manifestement, camoufle l’amertume de son cœur. Un regard hagard et les traits visiblement fatigués dévoilent sa désolation. Elle avait une boutique de produits alimentaires jusqu’à jeudi dernier. «Mon sourire voile mes larmes. Je ne sais sur quel pied danser. Voilà les millions des gens par terre. Comment je fais pour me relancer ?», s’interroge Collette.
C’est la deuxième fois que cette femme est frappée par l’incendie dans ce marché. «Tout le temps le feu fait sa part, mais le tour ci hein ça a seulement dit rentre à la maison une fois. Ça a tout rasé». Ce lundi matin, elle a disposé quelques articles rescapés sur une table en bois. Elle espère faire recette pour procurer la ration de ses enfants. Non seulement elle ignore quand elle pourra reconstruire cette boutique, mais surtout elle dit avoir peur de perdre cet espace. «J’ai besoin d’argent pour reconstruire, parce qu’il faut rapidement le faire et en parpaing, sinon les autorités vont vendre aux plus offrants. Je suis perdue, je ris pour éviter le stress», nous confie-t-elle.
Marché de Bonamoussadi, un espace en proie aux incendies
Il ne se passe pas une seule année sans qu’on n’évoque un cas d’incendie dans ce marché situé dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. Parmi les cas les plus graves, celui du mois d’Août 2018. Il avait ravagé plus de 200 boutiques, occasionnant de nombreuses pertes matérielles.
Entre 2012 et 2021, on a enregistré 6 cas d’incendie dont les causes restent inconnues. Mais les populations pointent du doigt l’instabilité du courant électrique et la promiscuité des comptoirs dans ce marché.
Rachèle KANOU
