A l’occasion de la fête des pères qui se célèbre ce 21 juin, Grace aurait voulu dire à son papa parti il y a 4 ans, combien il a été sa source d’inspiration.
Elle n’a pas compris très tôt qu’il lui forgeait un moral d’acier. Grâce Divine Mougnok était un enfant rebelle, certaine de savoir mieux que quiconque comment devait se dessiner son avenir. Pas question de subir un quelconque diktat, elle faisait partie de ces enfants que l’on qualifiait de «têtus», elle était une véritable tête de mule.
Ce qui est tout à fait compréhensible pour cette jeune femme qui a très vite fait preuve de charisme. D’ailleurs le statut qui est le sien aujourd’hui, elle dit le devoir à son papa, un homme qui encadrait avec intransigeance sa famille et prônait la réussite.
Il peut donc être fier dans l’au-delà de savoir que sa fille aînée est aujourd’hui un mentor et un modèle pour toute une génération. En effet, Grâce Divine Mougnok est entrepreneure et coach en développement personnel.
Sur le plan de l’entrepreneuriat, elle a créé OTAM, sa propre marque de produits agroalimentaires. «Le problème avec nos produits camerounais c’est qu’ils ne sont pas très souvent identifiables. Donc on ne sait pas où est-ce qu’on va retrouver la personne. J’ai voulu créer une marque parce que ça va d’une histoire.». Identifier les produits Otam, désormais c’est possible et les commandes affluent sur sa page Facebook dans les villes de Yaoundé, Douala et Kribi où ses produits sont distribués. Elle fait de la pâtisserie, des jus de fruit et des dérivées telles la confiture.
Mais Grace ne s’arrête pas à ces mignardises. Notre power lady est également coach en développement personnel, sa marque s’est inspirée de ses moments de coaching. «Otam en ma langue signifie c’est bon, c’est très bon, mais pas le bon du goût en fait. L’histoire de ce nom vient du fait que j’en avais marre d’entendre les femmes dire comment je vais faire ? Non je ne peux pas y arriver. Otam c’est donc pour dire il faut que je passe à l’action, il faut que je montre à ces femmes que je peux faire quelque chose.».
La jeune dame de 29 ans, manifeste cette fougue qu’ont ceux qui voient leur force dans le travail bien accompli. Son histoire parle d’elle-même. «J’ai été une personne que le coaching et le développement personnel ont aidé. A la base il faut dire qu’à l’âge de 17 ans, j’ai connu un viol qui m’a vraiment marquée, qui m’a cassée, qui m’a brisée, qui m’a fait vraiment passer partout.»
Elle a donc pu se remettre du viol grâce au développement personnel, c’est ainsi qu’elle a décidé de donner un nouveau souffle aux autres femmes qui comme elle, souffrent d’un mal enfoui dans leur esprit. «Je me suis dit, il y a certainement d’autres femmes qui souffrent comme moi, pourquoi ne pas partager mon expérience avec elle ?». Les participants à ses sessions de coaching sont en majorité des femmes âgées entre 18 et 55 ans. Leur faiblesse, c’est l’entrepreneuriat, la difficulté financière, le développement personnel.
Grace prépare deux livres, l’un s’intitule «J’ai appris dans la douleur». Il raconte l’histoire d’une jeune fille forgée par la souffrance, et la deuxième œuvre «Les sept étapes nécessaires pour revivre après un viol», un partage de bonnes pratiques pour prévenir les cas de viol mais aussi, indiquer comment se relever après en avoir été victime.
Grâce Divine Mougnok est certaine que son père est aujourd’hui fier d’elle, elle aurait aimé lui dire qu’il est pour elle un modèle.
Chantal Mveng
