Les enfants sont-ils définitivement épargnés des ravages du poliovirus sauvage après l’annonce du statut libre de la polio au Cameroun?
La réponse pourrait être négative, si l’on s’en tient aux propos du ministre de la santé publique qui prescrit aux familles la vigilance face à cette maladie contagieuse.
La dernière épidémie remonte à novembre 2013 et plus tard en 2019, on signalait un seul nouveau cas enregistré dans la zone de Mada à l’Extrême-Nord du pays.
Le Cameroun a donc obtenu le statut de «pays libre de la polio», le 18 juin 2020, à l’issue des travaux de la commission régionale de la certification de l’éradication de la polio pour l’Afrique.
Mais l’obtention de la certification ne suffit pas. Etant une maladie contagieuse, il est impossible pour les acteurs de la santé de croiser les bras, car c’est une maladie qui peut partir d’un pays à l’autre. C’est certainement dans ce sens que le ministre de la santé, prescrit la vigilance, en invitant les parents à respecter le calendrier vaccinal de leurs enfants afin d’éviter une résurgence.
«La lutte n’est pas terminée. La maladie demeure problématique dans certains pays voisins. Les conflits rendent la vaccination des enfants dans les zones reculées très ardue, facilitant ainsi la propagation du virus. Or, tant que ces pays voisins n’auront pas été entièrement délivrés du virus de la polio, il faut garder en tête qu’il ne suffit que d’une personne contaminée qui voyage pour qu’une nouvelle épidémie apparaisse chez nous. Nous invitons donc les familles à continuer à présenter les enfants à la vaccination et à respecter les calendriers vaccinaux », indique un responsable du programme élargi de vaccination.
La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles. Elle se transmet essentiellement par voie féco-orale, les principales mesures de prévention tiennent au développement de l’hygiène et la vaccination.
Selon l’OMS, un cas de poliovirus sauvage expose au moins 200 enfants dans le voisinage et nécessite au moins trois campagne de riposte, car le seul moyen permettant d’éradiquer cette tueuse silencieuse est la vaccination. Avant l’ère vaccinale, cette maladie touchait plus de 600000 enfants par an dans le monde.
Rachèle KANOU
