Les autorités kenyanes sauvent une fillette de 12 ans, mariée à deux hommes en moins d’un mois.
Le père de la petite fille, l’a mariée de force à un homme de 51 ans, mais elle s’est échappée, il l’a par la suite obligée à épouser un autre de 35 ans.
Toutes ces noces se sont déroulées en l’espace d’un mois dans le comté de Narok à l’ouest de la capitale Nairobi. C’est grâce à l’intervention d’un militant des droits de l’enfant et des représentants du gouvernement, que cette fillette de 12 ans a été libérée du mariage forcé.
Cette jeune fille témoigne qu’elle a été battue par ses cousins alors qu’elle protestait contre ce mariage, dont l’époux, choisi par son papa, avait offert quatre vaches en guise de dot.
Apres cette bastonnade, elle s’est échappée avec un homme un peu plus jeune, mais son papa l’a rattrapée et l’a ramenée chez le vieil homme de 51 ans. «Je me suis échappée et comme je ne pouvais pas retourner chez mon père de peur d’être réprimandée, je me suis enfuie avec un homme de 35 ans, qui était marié », a déclaré la fillette de 12 ans au journal kényan The Standard.
C’est un militant des droits de l’enfant qui découvre ce fait alors qu’il était en train de sauver une autre fille. «Le père l’a donnée à l’homme âgé pour qu’il l’épouse. Elle n’avait pas d’autre choix que de se marier avec le plus jeune », a déclaré à la BBC Joshua Kaputah, de l’Association pour la paix du comté de Narok.
Ce défenseur des droits de l’enfant pense que la pauvreté et la fermeture des écoles en raison de la pandémie de coronavirus, ont joué un rôle dans l’augmentation des cas de mariages d’enfants. Pour lui, recevoir en cette période de crise deux ou trois vaches pour une famille au Kenya, seraient une manne tombée du ciel. Toute chose qui représente une forme de violence contre les jeunes filles.
Au Kenya, se marier avant l’âge de 18 ans est pourtant considéré comme un crime. Les coupables pourraient subir jusqu’à 5 ans d’emprisonnement ou être condamnés à une amende de plus de 6 millions cinq cent mille francs CFA.
La police a engagé des recherches contre le père qui a pris la poudre d’escampette lorsque Joshua Kaputah est arrivé avec des représentants du gouvernement. Les deux hommes qui avaient épousé la jeune fille sont également recherchés.
Rachèle KANOU