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LA SOUMISSION DE LA FEMME EST-ELLE GAGE DE LA RÉUSSITE DE LA VIE DE COUPLE ?

«Femmes, soyez soumises à vos maris ».

Lorsqu’il est question de mariage et des rapports entre les époux, ce passage des écritures est souvent martelé en milieu chrétien, très souvent par des hommes, mais aussi par un certain nombre de femmes.

Qu’est-ce que la soumission en réalité ? Comment est-elle comprise par les hommes et les femmes ? Le mariage ne serait-il basé que sur un lien de subordination ?

Le mot «soumission» vient du latin submissio qui signifie action d’abaisser, disposition à obéir selon le dictionnaire Larousse.

Cependant, le mot «soumission» dans le contexte camerounais est confondu à l’esclavage de la femme.

Si pour certains hommes la soumission se comprend comme le fait d’obéir, valoriser et respecter sa conjointe, lui donner sa place, ne pas la prendre pour  concurrente, pour beaucoup d’autres la soumission est assimilée à «l’esclavage de la femme». Pour ceux-ci, il y a derrière ce terme l’idée de soumettre la femme, d’infliger à cette dernière toutes sortes d’actes absurdes, ils estiment que puisque la Bible demande aux épouses de se soumettre à leurs maris, cela leur donne le droit de dominer sur elles.

L’on est à bon droit de se poser la question de savoir : comment  dominer sa femme tout en l’aimant?

Certaines femmes estiment que la soumission vient naturellement quand la femme se sent respectée et aimée, qu’elle est le résultat de ce que l’homme sert dans son foyer, pour ces dernières, vous ne pouvez pas être irresponsables, infidèles, et attendre que votre épouse vous soit soumise.

De ce qui précède, il est évident que l’on fait généralement une confusion entre le devoir et la soumission dans le couple.

Dans une société patriarcale, tant que la femme accepte l’infidélité de son mari elle est soumise, tant qu’elle abandonne tous ses projets pour satisfaire l’égo de son mari, elle est soumise, tant qu’elle travaille et subvient financièrement aux charges de la maison, elle est soumise, tant qu’elle accepte le mépris de sa belle-famille, elle est soumise.

Il est d’ailleurs recommandé à la femme soumise de revoir l’intonation de sa voix lorsqu’elle s’adresse à son conjoint. Elle devra supporter les violences et maltraitances infligées par son époux sans dire mot.

Ce tableau change le jour où elle dit «NON». Tout de suite, elle est traitée de sorcière, mal éduquée par ses parents et insoumise.

Pourtant le mariage n’implique pas seulement une personne…

Sa réussite dépend par conséquent aussi bien du comportement de l’homme que celui de la femme. Il est donc très malhonnête de faire croire, comme je l’ai souvent vu, que la réussite d’un ménage dépend quasi exclusivement de la soumission de la femme envers son mari.

La réalité de la vie quotidienne est qu’on donne l’illusion de valoriser les femmes à partir du moment où elles se soumettent. Etre soumise veut donc dire pour certains souffrir en silence. Les revendications féministes sont très mal perçues. Pourtant  Il y a un grand nombre de fake news au sujet du féminisme. Les féministes ne cherchent pas à nuire aux hommes, seulement à mettre un terme aux privilèges injustes dont ils bénéficient.

Il est important de noter que dans notre société actuelle, une femme qui refuse ce diktat, est stigmatisée et qualifiée d’insoumise, cette dernière demeurera célibataire, puisqu’aucun homme ne voudra d’elle comme épouse, parce que pour beaucoup «l’homme a besoin d’une Bonne femme à ses côtés».

A mon avis, le couple c’est la complémentarité, la complicité, l’homme et la femme sont comme les ailes d’un oiseau. Si une des ailes se brise, l’oiseau ne pourra prendre son envol. Il est donc primordial que les deux ailes soient en parfait équilibre pour que l’oiseau puisse s’envoler. Un bon mariage est bénéfique pour tout le monde: l’homme, la femme, les enfants et toute la société

L’homme a besoin d’une partenaire et non d’une femme soumise.  Le plus important c’est le respect mutuel.  Personne ne devrait être supérieur à l’autre pour que les échanges soient riches en contenus et en avis.

Quoiqu’il en soit, un changement de perspective ne peut passer que par l’éducation. Il faut remettre en cause les stéréotypes des genres dans notre société.

Retenez-le «un bon mari fait une bonne épouse». Le bonheur du couple dépend des soins mutuels que se prodiguent les époux.

Sylvie Ekobe/ Juriste

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4 Commentaires

  1. Raymond

    Notons ici que c’est l’avis d’une juriste.
    Ce sujet nécessite une analyse pluridisciplinaire : juristes, anthropologues, sociologues, Psychologues, philosophes, hommes d’églises, hommes et femmes, etc.
    Ainsi on aura une vue holistique de ce sujet à la base de la stabilité de la société.

  2. Je suis d’avis avec toi. La complémentarité est l’élément prépondérant dans la vie d’un couple. Et comme tu l’as si bien noter … La soumission de la femme dépend du comportement de l’homme envers qu’elle…

  3. Sandrine

    La soumission n’a pour seul tempérament que l’amour de celui à qui on se soumet. Il est important de ne pas oublier que la parole demande à la femme d’être soumise et à l’homme d’aimer. C’est un idéal vers lequel tous devrions tendre

  4. Il n’est même pas compréhensible que la soumission fasse partir du projet du couple. Aucun-e être humain-e ne devrait se soumettre à l’autre que ce soit dans le couple ou dans les relations sociales. Notre société souffre de l’acceptation partielle ou générale de la domination (violence faite à autrui). On dirait qu’après la colonisation occidentale nous nous chargeons de perpétuer les violences dans notre propre société.

    La juriste qui partage son avis sur les violences faites aux femmes, puis qu’il s’agit de ça, fait bien attirer notre attention sur la remise en question des rapports qui lies l’homme à la femme.

    LA RELIGION, un cancer savamment injecté dans les société dites moderne.
    Nous ne pourrons pas aboutir à une solution qui rend sa liberté à la femme si nous faisons l’analyse en voulant expliquer ce que veut dire tel ou tel autre verset de tel ou tel autre livre saint ( c’est même mal saint). Les religions sont en partie la cause de ce désastre social. Elles ne connaissent pas les peines endurées, n’écoutent pas et proposent aucune alternative selon les contextes sociaux culturels. En conclusion c’est de la dictature décorée aux chants des promesses inconnues.

    Ouvrons le débat de remise en question des rapports homme femme pour rééquilibrer et donner une orientation humaine et équitable dans notre société. Mais svp sans impliquer les pensées religieuses. ??

    Initiative de Changement de Perspective

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