La toile ce soir donne une allure sombre, signe de tristesse et de désolation.
Des émoticônes de pleurs sous fond noir, le sentiment de tristesse manifesté, et puis surtout des mots, des mots et des mots de douleur. Ils viennent des anonymes ou des personnalités connues.
«Kumba … Aie !!! Tuer nos propres enfants !!! Jusqu’à quand ??? », interroge Gaelle Wondje.
Lady Ponce a immédiatement changé la bannière de sa page Facebook, la remplaçant par un petit garçon qui laisse couler des larmes de sang. Elle a rajouté un commentaire «S’attaquer à l’innocence des enfants de la République, c’est s’attaquer à l’avenir du Cameroun.». Dans cette publication, elle interpelle sur la pureté des victimes. «Des enfants mon Dieu !!! Des enfants… C’était juste des enfants. Qu’ont-ils fait pour subir ce drame !!!». Elle termine sa publication par une condamnation de cette barbarie avec toute l’énergie de sa «modeste personne».
Mani Bella dans son message est allée poser la question sur les raisons de cette guerre qui ne cesse de faire des victimes. «Il ne s’agit plus de sardinar. Il ne s’agit pas de tontinar. Nous sommes tous des camerounais. ENSEMBLE trouvons une solution.».
Pour maximilienne Ngo Mbé «Aucune revendication ne peut justifier les actes barbares tels que les assassinats des femmes des enfants et des bébés. ». Alice Sadio parle d’une «sale guerre » et exige «un temps mort républicain». Brenda Biya pour sa part dit être sous le choc, elle adresse ses condoléances aux familles éprouvées.
Toutes ces lamentations sont accompagnées d’affiches créées pour la circonstance, avec des messages tout aussi attristants. Le hashtag #EndAnglophoneCrisis a été twitté de nombreuses fois ce samedi, pour rappeler les affres de la crise anglophone depuis 2016 sur les populations civiles et particulièrement les enfants et les femmes.
Ce soir un appel à la mobilisation a été lancé pour que l’émotion ne reste plus uniquement virtuelle sur les réseaux sociaux. L’artiste Maahlox invite les acteurs culturels à se mettre ensemble pour «une revendication pacifique du retour de la paix dans le NOSO».
Cette situation nous rappelle celle de Ngarbuh, où 22 civils avaient été tués dont 14 enfants et des femmes. C’était le 14 février 2020.
En rappel, aujourd’hui, des hommes armés et cagoulés ont fait irruption à l’Académie internationale bilingue Mère Francisca de Fiango située à Kumba dans le Sud-ouest du Cameroun. Ils ont tiré sans distinction sur les élèves qui s’y trouvaient. Six d’entre eux aux ont été tués et 13 sont blessés.
Chantal Mveng
