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LAMIDAT DE MAROUA: 3 FEMMES ÉLEVÉES AU RANG DE NOTABLE

De l’inédit en 2 siècles d’existence.

Le 21 mars dernier, le lamido de Maroua, sa majesté Bakari Bouba a élevé   trois femmes, Asta Sarki, Didja Waziri et Dame Moussa Tchitoya au rang de notable.

Il  brise ainsi  l’esprit conservateur et patriarcal  de la communauté car selon la coutume sahélienne, les femmes jouent un rôle secondaire sur tous les plans.

Les 3 femmes feront désormais partie des plus de 230 femmes notables que l’on compte dans le septentrion camerounais. Ces dernières siègent depuis 2019 dans les lamidats de l’Adamaoua du Nord, et de l’Extrême-Nord.

Le titre de notable, une place de choix qui donne le droit à ces femmes de collaborer directement avec le roi. Avec cette intronisation ,  ces femmes pourront désormais avoir un mot à dire dans la prise des décisions. Elles pourront mieux défendre la cause des femmes et de la jeune fille, en s’adressant directement au lamido pour donner leur point de vue sur certaines questions liées au genre, à l’éducation, la santé ou à la famille.

«Une très grande place respectable avec beaucoup d’honneur. Elle nous permettra d’aider les femmes et les enfants   qui sont sous scolarisés. Nous luttons également contre les mariages précoces, les mariages forcés. Nous allons  encourager les femmes à mener des activités génératrices de revenus, afin qu’elles contribuent aux charges de la famille, parce qu’il ne faut pas toujours tout attendre des hommes»,

laisse entendre Didja Waziri, l’une des femmes notables du lamidat de Maroua.

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Didja a  52 ans, elle est  divorcée,  mère de 2 enfants et femme politique.  Elle a été sollicitée par  la présidente nationale des femmes notables Hamadou baba. Femme battante, née d’une famille royale , elle est d’origine Moundang de Kaélé du département du Mayo Kani. Prestataire de services, elle a pour ambition d’élargir ses activités pour diriger une grande structure.

Hadja Didja et les deux autres  dames ont été intronisées comme notables pour jouer un rôle décisif aux côtés de leurs collègues hommes.

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L’entrée des femmes du septentrion dans ce cercle fermé du pouvoir traditionnel est une avancée qui brise l’esprit patriarcal et conservateur de leurs communautés.  En effet, les problèmes des femmes  étaient  souvent rapportés au chef par l’entremise de leurs époux. Au fil du temps, il a été constaté que ceux-ci ne rendaient pas fidèlement compte des doléances des femmes, soit parce que le message était déformé, soit parce qu’ils considéraient certains sujets comme tabou.  Il n’était pas par exemple permis aux femmes du nord, de se rendre dans les centres de santé pour accoucher, avait-on appris du sultan Mahamat Bahar Marouf du Logone-Birni de la région de l’Extrême-Nord,  qui avait  consacré 40 femmes notables autour de son pouvoir en juillet 2019.

Rachèle KANOU

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