Bertrand, chargeur au carrefour tonnerre a donné un énième coup à sa concubine, elle a rendu l’âme sur le champ.
Il a passé sa première nuit dans les geôles du commissariat 9ème à Douala où il s’est rendu après son crime.
D’après une source proche de la défunte, c’est à cause d’une affaire de terrain que Annie Rosine a été tuée. En effet, elle a acheté un terrain il y a quelques mois et l’homme a exigé que les papiers soient établis en son nom. La défunte a refusé parce que c’est avec ses économies qu’elle s’est procurée la parcelle de terre. Chose qui a aggravé les actes de violence de Bertrand. Régulièrement tabassée par cet homme, elle a quitté le foyer conjugal pour s’installer chez sa copine.
«Annie est chez moi depuis que son mari l’a tapée et elle a fui. Elle a acheté un terrain et l’homme demande qu’elle mette les papiers à son nom pourtant c’est avec son argent qu’elle a acheté. Je ne savais pas qu’elle pouvait encore retourner là bas vu la façon qu’il l’a tape souvent. Je n’étais pas à la maison, je suis à Bafoussam depuis quelques jours et j’ai seulement reçu le coup de fil où on me dit que son mari l’a tuée»,
nous raconte Bilaure, la meilleure amie de la défunte.
Les faits…
Le drame s’est produit hier 19 avril au quartier Bépanda-Peuple dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. À cause des multiples violences, Annie Rosine est partie du foyer il y a plus d’un mois. Au paravant tenancière d’un bar dans son quartier, elle a fermé le débit de boisson à cause des coups violents que cet homme lui donnait même en présence de ses clients. Elle se débrouillait désormais à vendre de la viande bouillie dont le bénéfice lui a permis d’acheter ce terrain.
Ce mardi, elle s’est rendue au marché double balle pour acheter la viande. Chemin faisant, elle reçoit un coup de fil de Bertrand qui lui demande de le retrouver à la maison pour un accord à l’amiable. C’est ainsi qu’elle va s’y rendre aux environs de 9 h. Elle ignorait certainement le coup que cet homme avait préparé contre elle.
«Hier la dame était allée faire son marché puisqu’elle vend le bouillon. Elle a acheté sa viande, a déposé au marché. Elle est passée ici nous saluer et est allée chez elle, ça n’a pas fait 15 minutes , j’ai vu une infirmière qui est au quartier avec nous les larmes aux yeux. Je me suis rapprochée d’elle, pour demander. Elle dit que voilà Annie, le courant l’a frappée elle est morte»,
nous dit dame Elisabeth. En fait c’est la première version qu’a rapporté son compagnon aux voisins.
«Il est arrivée vers 9h on était entrain de préparer. Il dit à ma sœur qui est infirmière de venir. Il dit que c’est ma femme qui est morte. On est entré là bas, avec un monsieur. Et ma sœur a demandé qu’on touche pour voir si son cœur bat encore, il a touché, a dit que le cœur battait encore mais elle était raide. Ma sœur a dit qu’elle ne peut pas faire les premiers soins parce qu’elle ne connaît pas ce qui s’est passé»,
nous fait savoir Elvine.
Il tente de voiler le meurtre…
L’homme va transporter la dame déjà raide sur son dos pour sortir de la maison attirant ainsi l’attention. Annie était déjà à l’agonie. Sur le champ, Bertrand va tenter d’incriminer la victime, expliquant aux voisins qu’elle est arrivée à la maison et lui a demandé de la dédommager. Elle aurait tenté de le frapper avec le miroir et les plats. Elle aurait pris le courant pour le frapper et s’est faite électrocutée. Seulement, le diagnostique de l’hôpital de Deido où elle est conduite va présenter des traces de violences sur son corps.
«A l’hôpital, il continue de mentir que le courant l’a tuée. Mais les médecins constatent qu’il lui a donné un coup à la nuque puisqu’il y avait les traces. Et aussi sur le ventre et le bras. C’est à la gendarmerie qu’il accepte, qu’il était entrain de bagarrer, il lui a donné un coup et elle est tombée»,
nous raconte la voisine.
«Il y a eu violence. Les choses étaient saccagées dans la maison. Mais l’homme pour simuler l’acte fait savoir que c’est la dame qui a occasionné ce vacarme. La femme est restée couchée au carrefour pendant plus d’une heure. Parce qu’ on attendait le taxi pour l’amener à l’hôpital. Il y avait un trait sur le cou. Il semble qu’il a pris quelque chose et larguer et la dame est tombée»,
renchérit sieur Waffo. Il est le chef du bloc 10 de ce quartier.
Annie supporte ces actes de violence depuis qu’elle s’est mise en concubinage avec cet homme
La dame d’environ 40 ans avait 3 enfants et un seul appartenait à cet homme. Elle était parti de son précédent ménage, mais ne vivait avec aucun de ses enfants, à cause de l’ambiance toujours tendue dans la maison. Elle se confiait le plus souvent à sa voisine et sœur de la même communauté.
«Elle est venue maintes fois dire à ma sœur que son mari la tape et l’étouffe. Mais nous on a jamais entendu les bruits là-bas. Chaque fois elle se plaignait, même la dernière fois avant de partir, son mari l’avait tapée»,
nous confie Elvine. Elle est la voisine la proche de la défunte.
«C’est un couple où cette femme se faisait violenter depuis longtemps. Ils ont loué chez le monsieur d’à coté et il les a chassés à cause de cette violence qu’elle subissait. Une fois au bar, elle a même été battue étant enceinte»,
fait savoir sieur Waffo . Il invite les populations à dénoncer les cas de violences dans le quartier.
«Je lance une alerte à toute la population pour que quand il y a un cas , signalez rapidement. Je profite de l’occasion pour dire nous allons veiller même pour les enfants violentés et intervenir rapidement. C’est pour cela que depuis hier, je continue de sensibiliser la population. Qu’elle puissent appeler aussitôt quand elle sent qu’un enfant est violenté»,
invite sieur Waffo.
La maison a été scellée. Les membres de la famille de la défunte et sa réunion organisent une veillée sans corps au sein de leur foyer communautaire à Makepe missoke. La levée de corps aura lieu ce vendredi et Annie Rosine sera inhumée samedi à Mbouda dans son village natal.
Rachèle KANOU