Cette proposition de loi arrive après le viol d’une fillette de 3 ans, qui a ému le pays entier.
La fillette a été kidnappée, violée et torturée par un homme de 48 ans, elle a été découverte au bout de 15 heures de recherche.
Plus de 21.000 mineurs d’âge ont été victimes de viols au cours des quatre dernières années et pour la seule année 2021, 6.929 cas ont été enregistrés.
Ces chiffres du ministère péruvien des droits de la femme révèlent la gravité de ce fléau qui détruit la vie des adolescents malgré la rigueur de la loi. «Au Pérou, les violeurs de mineurs âgés de moins de 14 ans risquent une condamnation à la prison à perpétuité». Une punition qui serait insuffisante selon le président péruvien qui estime qu’il faut passer à la castration chimique des violeurs.
La mesure, qui doit encore être approuvée par le parlement, intervient après le viol d’une fillette de trois ans.
«Assez de tant de violence, les crimes sexuels contre les enfants ne seront pas tolérés par ce gouvernement, ni ne resteront impunis», a déclaré Pedro Castillo, qui s’est dit «indigné» après le viol de cette fillette qui a choqué le Pérou. Pedro Castillo a cité la Russie, la Pologne, la Corée du Sud, l’Indonésie et la Moldavie comme autant de pays où se pratique déjà la castration chimique des violeurs. Celle-ci consiste à administrer des médicaments inhibant le désir sexuel, de façon préventive ou pour prévenir toute récidive.
Précisons également que l’Etat de Kaduna au Nigeria a adopté en 2020, une loi sur la stérilisation chirurgicale des auteurs de pédocriminalité.
Une mesure jugée « inefficace » pour certains
La conseillère adjointe pour les enfants et les adolescents du Bureau du Médiateur, Matilde Cobeña, estime que la mise en œuvre de cette peine ne garantit pas la réduction de ces crimes mais que les autorités devraient «se concentrer» sur la mise en œuvre des mesures préventives.
Un sujet » inutile » pour l’avocat du Bureau du Médiateur qui estime que centrer les débats sur les bourreaux sans chercher comment éradiquer ce fléau devient « cyclique et inutile », car la justice est entièrement axée sur l’agresseur et non sur les victimes.
Pour le Bureau national de coordination des droits de l’homme (CNDDHH) et le Groupe de travail contre la torture du CNDDHH, la castration chimique «viole le droit fondamental à la dignité de la personne et le principe constitutionnel de réadaptation et de réinsertion sociale du prisonnier».
De plus, il a été indiqué que cette sanction contrevenait à des traités internationaux tels que la Convention américaine et la Convention des Nations Unies contre la torture, qui «interdisent le recours à des peines cruelles, inhumaines ou dégradantes contre la personne».
La proposition sur la castration chimique des violeurs d’enfants attend d’être validée par le parlement péruvien.
Rachèle KANOU