L’entrepreneuriat et l’éducation des femmes sont entravés par plusieurs maux, mais le gent féminine se doit de s’appuyer sur ces éléments pour son autonomie.
L’excellence féminine est un besoin de société, l’éducation et l’entrepreneuriat aux fins d’autonomie étant essentiels. C’est ce que le Dr Lucy Charlène Mougwa Dimo, co-fondatrice et directrice exécutive de l’ONG The Mission, a démontré au cours d’un atelier sur le thème « L’excellence au féminin à travers l’éducation, le développement personnel et l’entrepreneuriat ».
L’éducation, la base de l’excellence et de l’autonomie
L’éducation est nécessaire à l’épanouissement en ce sens qu’elle permet à la femme de réaliser ses rêves dans un domaine ou dans un autre, de faire du business afin d’être financièrement indépendante, de diriger, coordonner d’importantes activités, d’occuper des postes stratégiques. Dans la société africaine, l’éducation est devenue un luxe pour plusieurs femmes en raison des préjugés et complexes sociaux et culturels. Il s’agit de la stigmatisation de la femme qui a fait de longues études. L’étiquette de femme «insoumise», ou de «femme qui se prend la grosse tête» est souvent collée à ses femmes au background intellectuel important. Certaines renoncent alors aux études, à la formation par crainte de ne pas se réaliser sur le plan familial. « Malheureusement notre société a tendance à stigmatiser la femme qui fait de longues études, disant qu’elle ne peut pas tenir un foyer, qu’elle n’est pas respectueuse, mais c’est faux. Parce qu’une femme qui a fait des études, qui a une carrière ne peut que soutenir son conjoint », déclare l’oratrice qui argue également que l’insoumission d’une femme ou son orgueil ne relève pas de son niveau intellectuel. «Ce que la société décrie c’est des traits de caractère qui sont associés à une personne et non à l’entièreté des femmes », explique la leader. « Je suis un exemple. Je suis un docteur aujourd’hui. Je suis mariée, mère d’enfants, donc l’un n’empêche pas l’autre », illustre-elle.
La formatrice rassure ainsi les femmes de rejeter la peur et de s’armer de connaissances sans hésitation, rappelant un dicton célèbre qui dit « le premier mari d’une femme c’est son diplôme c’est son éduction ». Cette éducation mène au travail,à l’entrepreneuriat et impose le leadership.
Les secrets de la réussite de l’entrepreneuriat féminin
Autre mot clé du thème de l’atelier animé par le Dr Lucy Mougwa, l’importance de l’entrepreneuriat pour l’autonomie et l’excellence féminine est démontrée, et les clés de sa réussite sont expliquées. A priori, l’oratrice informe que l’argent n’est pas l’élément principal pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
«On a besoin d’une idée réaliste, d’une vision, et surtout d’un plan avec un timing défini. Se donner des outils sur les durées courtes comme sur des durées longues et aller étape par étape », révèle la docteure.
La formatrice met l’accent sur la planification en expliquant que la non planification est un grand facteur de d’échec dans l’entrepreneuriat. «Quand on ne planifie pas, on a plus de chances d’échouer dans le business », affirme-t-elle. Le service client est aussi évoqué. L’entrepreneure doit s’imprégner du dicton « le client est roi », dans la mesure où c’est le client qui fait tourner son business. Etre entrepreneure n’est pas une tâche aisée. En plus d’être outillée sur le plan des connaissances et mécanismes, l’entrepreneure ou future entrepreneure doit être prête à surmonter les difficultés qui se dressent à chaque étape, d’où l’importance des mentors.
La co-fondatrice de The Mission a outillé une trentaine de femmes sur le leadership, mardi 5 novembre 2024 au siège de Peace Bus Association à Douala. C’est la matérialisation d’un partenariat entre les deux organisations engagées dans la protection et l’éducation des femmes et des enfants. Accueillir cet atelier était ainsi important pour Peace Bus. « Les femmes rencontrent des difficultés de tout ordre au quotidien…qui les empêchent d’être véritablement autonomes. Voilà pourquoi nous avons décidé de les appuyer pour les rendre autonomes, indépendantes, de pouvoir les outiller afin qu’elles puissent véritablement prendre en charge leur propre vie », a souligné dame Madeleine Kenfack, co-fondatrice et présidente de l’Association Peace Bus.
L’objectif a été atteint les participantes édifiées reconnaissent surtout que l’autonomie est indispensable pour une femme même si elle est mariée, et qu’une femme autonome est un pilier pour son foyer et sa progéniture. « En sortant d’ici, je retiens que l’autonomisation de la femme est primordiale », informe Amandine Ngouamanga, participante à l’atelier.
Chanelle Ndengbe