www.griote.tv

LES FEMMES AU MARCHÉ : JAMAIS SANS LEURS BEIGNETS- DJINDJA

C’est un petit-déjeuner qui ne manque presque pas dans la liste des achats des femmes.

Elles sont nombreuses à manger les beignets accompagnés du jus de gingembre (djindja) sur la place du marché pour les unes,  tandis que les autres emballent et emportent à la maison.

Il est 10 h au marché double balle dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. La place du marché grouille de monde. Les  commerçantes s’activent dans les ventes et les clients vont çà et là pour  leurs emplettes. Une chose retient notre attention, des femmes sont massées  à un endroit. Curiosité. Elles entourent une autre qui dispose sur un comptoir un jus fait à base de gingembre, conservé dans des bidons et  bouteilles en plastique. La vendeuse sert rapidement ces femmes à tour de rôle.

« Je ne peux pas sauter une personne pour servir une autre. Sinon, je vais écoper les paroles ici », renseigne Marie,  vendeuse de jus de djindja.

Sac accroché à l’épaule, Julienne tient entre les mains un gobelet rempli de ce jus et des beignets. Elle a fini de faire le marché. Avant de retourner à la maison, elle prend son petit-déjeuner dans l’espace commercial. Elle savoure avec appétit. Pour elle, il s’agit d’un délice incontournable.

« Jamais sans mes beignets djindja. Ça me donne la force de rentrer et cuisiner rapidement », nous confie julienne. Les beignets djindja et elle c’est une histoire d’amour. « J’adore ça. Tant que je viens au marché, je dois manger les beignets djindja. Je réserve 200 f pour ça, jusqu’à ça ne rate pas. Je préfère même rentrer à pieds, et utiliser les 200 f de la moto pour ça » commente Julienne.

www.griote.tv

Frais et savoureux, ce jus accompagné de beignets fait même partie des petits « trucs » pour flatter le conjoint, nous révèle Syntia. Elle est une jeune femme mariée. Généralement le dimanche, elle rapporte ce délice à la maison pour son mari. « C’est très bon. Quand je sais que mon mari est à la maison, en revenant du marché, je lui garde ça. Souvent 4 beignets à 100f et le jus de 50 », nous dit la jeune dame toute souriante.

La vente des beignets au jus de gingembre, est un commerce effectué dans la plupart des cas par les femmes.

Nous avons rencontré Hélène, 35 ans. Ce commerce est un héritage à elle légué par sa maman. Depuis toute petite, elle accompagnait déjà sa maman dans la vente. Aujourd’hui, elle a fait de ce commerce son activité. « Je vendais déjà avec ma mère étant toute petite. Elle s’est fatiguée et elle m’a laissée son emplacement. C’est avec ça que je vis », laisse entendre Hélène. Une activité plutôt rentable, mais depuis un moment, obtenir un bon bénéfice devient difficile. Elle pointe du doigt le coronavirus dont l’arrivée a occasionné la cherté du djindja. Hélène dit acheter en détails. Et depuis plusieurs mois, la quantité qu’elle prenait à 1500f lui revient à 3000 fcfa.

Notons que dans le traitement du coronavirus, certains spécialistes de la médecine traditionnelle conseillent de prendre du gingembre avec du citron pour prévenir la maladie. La demande est devenue forte, ce qui a engendré la flambée du prix de cet aliment.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top