www.griote.tv

CORONAVIRUS : LE CITRON DE PLUS EN PLUS CHER

Les producteurs et vendeurs de citrons multiplient leurs bénéfices au détriment des consommateurs qui achètent désormais un citron à 150fcfa, voire plus selon le calibre.

Sous un soleil brûlant, Émilie Makene, vendeuse de citron, appelle les clients. «3 citrons à 500f», lance-t-elle. Sur une bâche étalée à même le sol, la vendeuse de fruits a disposé des tas citrons, allant de 200f à 1000fcfa. Nous sommes au marché de la gare de New Bell dans le 2ème arrondissement de la ville de Douala.

Les consommateurs déplorent la surenchère de ce fruit, dont le prix a été revu à la hausse il y a quelques semaines. Depuis l’arrivée de la maladie à coronavirus au Cameroun et les idées reçues selon lesquelles, le citron mélangé à d’autres nutriments soignerait la maladie, les producteurs ont augmenté les prix. «Depuis que le corona est sorti, on nous dit que le citron prévient et soigne cette maladie. Qu’il faut mélanger avec le miel et le djindja. Du coup le citron que j’achetais 3 à 100f on vend maintenant 3 à 500f », décrie une femme venue se ravitailler pour faire une décoction contre la COVID-19.

www.griote.tv

Un sac de citron de 50 kg varie désormais entre 100 000f et 140 000fcfa selon la qualité, soit une augmentation d’au moins 50 000fcfa par rapport aux années antérieures. «Le sac de petits citrons coûte plus de 120 000f depuis un mois. Le tas de citrons que je vends à 500f coûtait 100f l’année passée à la même période», indique une vendeuse de fruits.

Une hausse criarde jamais vécue auparavant par les commerçants, comme en témoignent les anciens de ce secteur d’activité. « Je vends le citron depuis 30 ans, je n’ai jamais vécu une chose pareille. On a des saisons sèches où les prix grimpent souvent mais cette année ça a débordé. On a payé le citron à un prix qu’on a jamais payé ici dehors », martèle Alain Tchapda.

Ce fruit est même devenu rare sur le marché à cause de la forte demande des populations et se ravitailler devient un parcours de combattant. «Pour espérer avoir la marchandise, il faut arriver au marché au plus tard à 2h dans la nuit, avec les risques d’agression», explique une commerçante. Malgré ces risques, même les élèves se sont lancés dans la vente du citron pour se faire de l’argent. «Je vends depuis la fermeture de l’école, même s’il faut bagarrer pour avoir une petite quantité, j’ai au moins 5000f de bénéfice par jour», nous confie Junior, élève en classe de 3ème.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top