www.griote.tv

LYCÉE DE BAMBI DANS LES BAMBOUTOS : DES ÉLÈVES FACE AU PHÉNOMÈNE DE TRANSE ACCUSENT LEURS ENCADREURS DE PRATIQUE DE SORCELLERIE

Ils  sont plus d’une vingtaine, en majorité des filles âgées de 12 à 15 ans, qui ont été victimes de ce phénomène ces dernières semaines.

C’est un phénomène qui récidive au lycée de Bambi, une vague de trop, qui a mis des élèves et leurs parents en colère. La scène s’est produite dans la ville de Batcham à l’ouest du Cameroun.

Ils ont décidé  de  barricader  pendant une journée l’entrée du lycée de Bambi avec pancarte en main pour crier leur ras-le-bol. Ainsi, hier  lundi, il n’y a  pas eu d’enseignements dans cette école. N’eût été l’intervention du sous-préfet de  cette circonscription, l’établissement scolaire serait  toujours fermé.

Selon les faits,  depuis plus de deux semaines, une situation inquiétante est observée  dans ce lycée. Des élèves, en majorité des filles des classes de 5ème et 4ème s’évanouissent à l’école comme à la maison. Une situation troublante que les parents disent ne pas  comprendre. «Dimanche ma fille s’est réveillée et elle était bien portante jusqu’à  11h. Elle est tombée et  a commencé à  crier et faire la force», relate le parent d’une victime.  Il ajoute, «hier quand j’arrive au lycée, je vois les parents qui se fâchent  et demandent ce qui ne marche pas. Sur le coup,  la fille de mon voisin est aussi tombée une fois de plus. Mais sa part était tellement grave que 12 personnes ne parvenaient  pas à la maîtriser. Elle criait, prononçait certains noms qu’on ne comprenait pas. Elle s’est  calmée après environ 3 h».

www.griote.tvUne élève bléssée à la suite d’une transe

Une situation étrange…

Les parents ont tôt fait d’accuser les responsables dudit lycée. D’après les témoignages de ces parents et même du pasteur qui aurait délivré certains, ces derniers sont victimes de pratique de sorcellerie de leurs encadreurs. «Lorsque cela arrive, elles crient le nom des censeurs et des enseignants disant qu’ils les poursuivent, quand ces gens là entendent leurs noms ils fuient. Même le proviseur est malade depuis un moment et on soupçonne ses collaborateurs, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond», déclare un autre parent d’élève, dont l’enfant est victime de transe. Ce dernier est soutenu par l’homme de Dieu qui dit avoir reçu   et délivré 6 cas. «Nous avons constaté que pour les uns c’est un problème démoniaque et d’autres une question de santé. Nous avons reçu les cas de possession, il a fallu que nous invoquions le nom du seigneur Jésus Christ. Et grâce à Dieu je crois, ces enfants ont retrouvé la tranquillité», affirme Tchoffo Sonkoué , pasteur de l’EEC de Bambi.

www.griote.tv

Maladie ou sorcellerie?

Le sous-préfet de l’arrondissement de Batcham s’est rendu sur le terrain pour calmer les humeurs. Selon lui, il s’agit des cas de malaise facilement maîtrisable, si on amène les  victimes à l’hôpital. «J’ai essayé de faire comprendre aux parents que c’est un phénomène complexe qu’on  ne peut traduire directement en sorcellerie. Les parents sont réticents à envoyer les enfants à l’hôpital après la transe. Ils préfèrent que ces enfants aillent chez les pasteurs pour les délivrances. Personne n’a reçu un document médical par rapport à la situation. Nous avons compris que c’étaient des suspicions qui ont envahi le milieu scolaire», laisse entendre Ignatus Ekolé Netondo, le chef terre.

Ce dernier  dit avoir instruit ses collaborateurs à ouvrir une enquête pour voir clair sur cette affaire, surtout que  le proviseur de cet établissement scolaire s’est déplacé pour des raisons de santé.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top