La quadragénaire gisait sans vie dans un bain de sang à l’arrivée des gendarmes cette nuit du 4 avril, une situation dans laquelle son propre enfant l’a mise.
La nuit du 4 avril 2023 a été vécue comme un film d’horreur à Marouaré, dans le 2e arrondissement de la ville Garoua, capitale régionale du Nord-Cameroun. Une chasse à l’homme a été effectuée cette nuit là pour retrouver le meurtrier d’une commerçante de la localité, meurtrier qui n’est nul autre que son fils, surpris en flagrant délit par sa soeur cadette.
C’est à l’aide d’un parpaing qu’Illiasou 17 ans a mis fin aux jours de sa maman, dame Mbalidam Rabika, 49 ans. Selon les informations recueillies de sources diverses, c’est une affaire d’argent qui va entrainer une palabre entre mère et fils pour déboucher au meurtre de la maman. Cette dernière vendeuse de beignets, avait chargé son fils d’acheter la farine et lui avait remis la somme de 10.000 francs cfa à cet effet. Sauf que l’adolescent reconnu comme un délinquant dans le quartier, ne va exécuter la commission. « Elle a remis 10 000 à son fils d’aller acheter la farine des beignets, l’enfant est allé acheter les stupéfiants…Sa maman lui a donc demandé des comptes il s’est faché, a pris un parpaing et a assommé sa mère », rapporte une riveraine. La scène désolante s’est produite aux environs de 23h. Selon les éléments de la gendarmerie Ter de Poumpoumré en charge de l’enquête, le garçon aurait surpris sa maman dans son sommeil. Suite à la palabre au sujet de l’argent de la farine, elle lui aurait demandé de quitter les lieux, une façon de lui demander de revenir avec son argent selon certains riverains. Il est donc revenu dans la nuit et a commis le forfait, mais a été surpris par sa soeur qui s’est exclamée « Tu as tué mama! », informe notre source.
La soeur cadette d’Illiasou, seul témoin de son crime serait également devenue sa victime si le voisinage n’était pas intervenu. « Il a pris le couteau, a commencé à poursuivre sa soeur avec. Heureusement pour elle, elle a pu fuir et alerter le voisinage », nous apprend notre informatrice, par ailleurs ex employeure de la victime. La gendarmerie a été alertée par les voisins aux environs de minuit. Elle a fait le constat du meurtre, et s’est activée à rechercher le jeune homme qui a très vite été cueilli. Illiasou est ainsi retourné à la gendarmerie de Pompoumré où il avait été admis il y a de cela 3 semaines pour vol de téléphone, il est passé au aveux quant au meurtre commis.
Ces événements tragiques se sont produits en l’absence du chef de la maison, le mari de la victime et père du bourreau. Il est un maçon qui est constamment en déplacement car sollicité dans des chantiers hors de Marouaré.
Cette tragédie survient dans un environnement terrifiant. Plusieurs de ceux qui vivent dans ce quartier dénoncent le degré d’insécurité qui y règne. Les dérives causées par la consommation des stupéfiants sont également denoncées car mis à nu selon les internautes. La responsabilité de l’Etat et des éducateurs est ainsi interpellée.
Ce drame se produit aussi dans un contexte de recrudescence des féminicides. Le matricide rallonge la liste des femmes tuées à 19 en 80 jours au Cameroun selon la comptabilité effectuée par Griote, chiffre inquiétant.
Chanelle NDENGBE