Le mouvement les Bâtisseurs de la nation s’invite aux débats publics et politiques, le groupe co-fondé par Michèle Ndoki entend être la sentinelle des prochaines élections.
La femme politique, revient dans la société civile engagée, elle a livré un point de presse ce mardi 03 septembre à Douala pour communiquer sur les activités du mouvement avec à la fin de la rencontre, une arrivée impromptue de la police.
Mouvement de la vigie du peuple en contexte électoral avec le projet Disô
Le projet phare des Builders est baptisé Disô, mot duala qui signifie en français la Vigie. Il se situe dans le cadre de l’élection présidentielle, loin de se substituer à Elecam ou au conseil constitutionnel, l’objectif de ce projet est de «mobiliser les citoyens-scrutateurs à travers l’étendue du territoire afin de collecter en temps réel les résultats des urnes, les compiler et les mettre à la disposition du public au plus tard le lendemain du scrutin ». Par cette initiative, les Bâtisseurs voudraient conformément aux principes démocratiques que le peuple camerounais observe lui-même, contrôle et rende compte de sa décision quel que soit le candidat sur lequel le choix aura été porté. C’est d’une importance capitale pour Michèle Ndoki qui révèle qu’une grande partie des résultats de l’élection présidentielle de 2018 n’était pas fiable. «Le débat devant le conseil constitutionnel a montré que dans 36 départements sur 58, les résultats publiés n’étaient pas fiables. Le conseil constitutionnel a quand même décidé de les valider », déclare l’avocate.
Un mouvement de masse pour la résolution des problèmes d’intérêt général
Les Bâtisseurs, ou The Builders est la forme courte de l’appellation du mouvement. Les Bâtisseurs de la Nation sont fondés par plusieurs membres dont l’avocate, activiste et femme politique Michèle Ndoki, le journaliste Joseph Essama, Kingsley Sheteh Newuh, qui cumule les attributs de politicien, économiste et spécialiste du développement international et l’experte médico-sanitaire Nathalie Yakam. Ils fondent les Bâtisseurs pour proposer à la différence des partis politiques, une vision non partisane qui rassemble des millions de Camerounais de tous bords autour des objectifs communs pour la nation. Pour les fondateurs, ce type d’initiative manquait à la société camerounaise. « C’est une organisation qui rassemble les citoyens derrière une vision commune plutôt que de les rassembler derrière une vision partisane. C’est la différence essentielle que nous voulons faire », argue la promotrice. Ce rassemblement autour d’une vision commune vise la résolution concrète des maux qui accablent les Camerounais. «Notre ambition c’est d’impacter la politique économique… La politique en matière de préservation de l’Etat de droit et la résolution d’un certain nombre de crises dont nous sommes victimes depuis quelques années. Je pense à ce qu’on appelle la crise anglophone, la situation au Nord avec Boko Haram, et à l’Est dont on parle moins avec les exactions commises par les bandes qui viennent des pays voisins», déclare Me Ndoki. Plus concrètement, le mouvement démarre avec un projet pilote jugé urgent dans le cadre des prochaines élections, afin que les camerounais soient eux-mêmes acteurs du processus électoral.
L’ambition des Bâtisseurs de la nation est de former une coalition des acteurs de la société civile, des partis politiques, des organisations diverses en vue d’atteindre des objectifs communs. Le premier accord d’alliance a d’ailleurs été donné par le mouvement syndicaliste des enseignants «On a trop supporté». Ont également participé à l’échange Maximilienne Ngo Mbe du Rhedac, Genestar Priso du groupement des entrepreneurs du digital au Cameroun, l’homme politique Cyrille Sam Mbala. Loin de prétendre à la magistrature suprême en investissant un candidat à l’élection présidentielle, le mouvement les Bâtisseurs de la Nation veut collaborer avec les partis politiques afin de créer une synergie d’actions visant un mieux-vivre pour les camerounais.
La conférence de Michèle Ndoki s’est achevée non sans l’irruption des forces de police à son domicile. Une dizaine d’hommes et femmes en civil et en tenue arrivés dans une optique non précisée. Malheureusement pour ce groupe, la rencontre était déjà terminée.
Chanelle NDENGBE
