Les pleurs et les prières animent leur présence à la cathédrale Saint Pierre et Paul de Douala.

Une disparition et non des moindres, de l’homme de 91ans. Le cardinal Christian TUMI a quitté la scène  ce weekend pascal. Un départ brusque pour ces femmes, malgré l’âge avancé du prélat. Une mort inattendue, même si son état de santé  s’était dégradé ces dernières semaines.

« J’ai était très surprise et choquée par la mauvaise nouvelle. Je m’apprêtais à lui faire le taro qu’il aimait bien, ce samedi. Je l’ai appelé plusieurs fois sans réponse. Quelques deux heures après c’est ma fille qui me dit qu’elle voit sur Facebook que « papa » est mort. J’ai insisté à appeler cette fois-là pour me rassurer de cette annonce, malheureusement c’est son chauffeur qui me le confirme », explique Marie. Assise devant la grotte mariale, cette cinquantenaire au visage foncé et ridé camoufle à peine sa douleur. Elle n’en revient pas. Pour elle, le prélat était prédestiné à vivre encore  longtemps, au vu du service qu’il rendait  à la communauté chrétienne. » Qui peut remplacer un homme aussi bon, avec une humilité hors du commun ? Je ne vois pas. Il était unique », lance-t-elle. Nous avons rencontré Marie et sa fille Josepha, samedi aux environs de 16h à la cathédrale Saint Pierre et Paul de Douala.

Le cardinal est décrit par ces femmes chrétiennes comme un homme bon, humble, patient et toujours à l’écoute de toute le monde qui l’abordait. Depuis l’annonce de la mort du prélat ce samedi matin par monseigneur Kleda, archevêque de Douala,  la cour de la cathédrale ne désemplit pas. L’entrée de son domicile est interdite, la grotte mariale devient un lieu de recueillement. Les unes allument les bougies, les autres à genoux les mains vers le ciel implorent Dieu pour le repos paisible de son âme.

« C’était un homme de paix, un guide, il est parti. Il ne devait pas être éternel, même si on ne s’attendait pas à un départ aussi brusque. Sa mère est morte à 118 ans, pourquoi pas lui. Il est parti très tôt » estime Rosette.  Selon cette dernière, il n’était pas encore temps que le prélat s’en aille, même si ses derniers vœux étaient de quitter la terre des vivants pour la vie éternelle.

« A chaque visite pastorale, il disait aux  chrétiens de prier pour que Dieu l’appelle », affirme Juliette. Elle est une ressortissante de Bankim dans l’Adamaoua. Malgré son état de santé fragile, elle est venue avec ses enfants prier pour le repos de l’âme du cardinal Christian TUMI.

À la suite de la mort de cet homme de Dieu, aucune prêtre n’a accepté se prononcer, l’approbation de Monseigneur Samuel Kleda étant nécessaire.

Après le décès du Cardinal Tumi, une vidéo de sa dépouille s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. Une situation écœurante d’après les femmes que nous avons rencontrées à la cathédrale Saint Pierre et Paul de Douala. Acte également condamné par l’ordre national des médecins du Cameroun.

Rachèle KANOU