Fadji Zaouna Hassane Mamadou Maïna a intégré la National Aeronautics and Space Administration (NASA) en fin du mois d’Août comme hydrologue.
Elle est la première scientifique et femme nigérienne à travailler dans le monde de l’aéronautique. Fadji Zaouna pense que son parcours devrait inspirer d’autres africains et surtout les femmes à se démarquer.
«Pendant ma carrière et jusqu’à maintenant, je n’ai jamais travaillé avec des africains sur mon lieu de travail sauf pour des collaborations que je fais avec des gens dans mon pays», a déclaré la scientifique de 29 ans dans une interview accordée à la BBC.
L’entrée de Fadji Maïna à la NASA
Décrite comme une jeune femme déterminée et engagée à impacter le monde à travers ses recherches, c’est en 2019 que Fadji Maïna est repérée par la NASA après la publication d’un brillant article sur les vulnérabilités régionales face aux extrêmes climatiques. À la Nasa, elle rejoint l’équipe qui travaille notamment sur les données du satellite GRACE (Gravity Recovery Climate Experiment).
Elle ne cache pas son enthousiasme et sa satisfaction car depuis toute petite, elle a toujours voulu travailler à la NASA. «J’ai repoussé les limites, j’ai rendu cela possible et j’ai rendu tout un pays fier, les chances pour une fille comme moi, née et élevée à Zinder, de devenir scientifique dans une institution comme la NASA sont presque nulles», affirme-t-elle.
Son parcours
Fadji Zaouna Hassane Mamadou Maïna est originaire de la ville de Zinder, deuxième ville du Niger, où elle a obtenu son baccalauréat à l’âge de 16ans. De cette scolarité brillante, elle décroche spontanément une bourse d’étude pour l’université de FES au Maroc où elle passera sa licence. Elle poursuit ses études à l’université de Strasbourg en France en cycle de master en génie et science de l’environnement et devient en 2013 docteur en hydrologie.
La jeune scientifique nigérienne ne s’arrête pas là. En effet, soucieuse des effets du changement climatique sur la durabilité des ressources en eau, elle compte prédire les besoins futurs. Elle poursuit donc sa recherche à Strasbourg au centre national de la recherche scientifique et entre 2017 et 2018 elle est chercheuse postdoctoral au Politecnico Milano en Italie.
Dr Fadji Zaouna travaille ensuite dans plusieurs laboratoires, notamment au sein du Commissariat aux énergies alternatives et à l’énergie atomique (CEA), avant de rejoindre la division des Géosciences de l’énergie de l’université de Berkeley, aux États-Unis.
Une militante de la cause féminine
Alors qu’elle était encore au lycée, elle est élue députée junior de l’assemblée nationale jeune du Niger où elle s’érige en avocate de l’éducation et l’autonomisation des filles. Aujourd’hui, elle espère inspirer d’autres jeunes femmes à faire carrière dans la science.
Elle travaille notamment avec une ONG locale de son pays le Niger, OASIS, qui intervient dans les domaines de l’éducation et de l’émancipation des femmes. Elle accompagne également de jeunes chercheurs de l’université de Niamey dans leurs travaux.
Fadji Maïna a reçu à ce jour de nombreuses distinctions. En 2017 le prix Kepler, meilleure thèse en science et en technologie à Strasbourg en France. En 2019 elle est une étoile montante du MIT en génie civil et environnemental. Elle figure également dans le prestigieux classement Forbes 2019 des 20 scientifiques de moins de 30 ans aux projets de recherche les plus ambitieux.
Le président Nigérien Mouamadou Issoufou la présente d’ailleurs comme «une fierté nationale qui doit servir de modèle à la jeunesse nigérienne».
Alimatou RAÏSSA (stagiaire)
Très encourageant et bonne suite pour elle!