Aisha Buhari estime que les autorités, y compris son époux, gaspillent l’argent de l’Etat en se faisant soigner à l’étranger.
La première dame du Nigéria n’y est pas allée du dos de la cuillère pour dénoncer et condamner ce qu’elle qualifie de «tourisme médical». Elle cite en première ligne les hauts responsables du pays, qui voyagent fréquemment à l’étranger pour des soins de santé, dont son époux le président Buhari.
D’après les chiffres révélés par Ibraheem Adeoti Katibi, professeur et doyen de la faculté des sciences de la santé de l’hôpital universitaire d’Ilorin, État de Kwara, au moins 500 Nigérians se rendraient chaque mois à l’étranger pour répondre à leurs besoins médicaux. Et la plus part de ces personnes sont les membres du gouvernement ou proches des couloirs du pouvoir. Ces déplacements selon lui, génèrent au minimum 1 milliard de dollars, sortant du Nigéria pour les caisses des pays étrangers.
D’après Aisha Buhari, il s’agit d’un «gaspillage de ressources contre le développement du secteur de la santé au Nigéria». Dame Buhari, a appelé les responsables et les citoyens ordinaires à éviter «immédiatement» cette pratique.
Elle a fait cette déclaration peu de temps après son retour de Dubaï, aux Emirates arabe unis. Elle était partie du pays sous le couvert d’une urgence médicale. A rapporter le site nigérian Sahara Reporter.
«Je veux profiter de cette occasion pour remercier tous les Nigérians pour leurs prières et leurs vœux pendant que j’étais absente pour un traitement médical. Je suis bien maintenant et je me suis complètement rétablie et je suis retournée chez moi au Nigeria», peut-on lire sur la page Facebook de la première dame du Nigéria, publication en date du 22 août.
«Je me souviens avoir accueilli les fournisseurs privés de soins de santé au début de l’année et nous avons eu un engagement très productif. La question du renforcement des capacités du secteur de la santé au Nigeria était le principal objectif, et le financement a été pointé comme étant un défi capital», poursuit-elle.
«J’appelle donc les prestataires de soins de santé à profiter de l’initiative du gouvernement fédéral à travers les directives de la Banque Centrale du Nigéria (CBN), pour le fonds de 100 milliards mis en place pour le secteur de la santé, comme publié dans la circulaire du 25 mars aux banques commerciales». Pour Aisha Muhamadu Buhari, Cela aidera sans aucun doute à renforcer et à élargir les capacités du secteur nigérian de la santé et à réduire en fin de compte les voyages médicaux et le tourisme à l’extérieur du pays.
Selon un calcul PUNCH datant du 22 août 2020, au cours des trois premières années du premier mandat de Muhamadu Buhari, de mai 2015 à mai 2019, il a passé 404 jours combinés dans 33 pays, presqu’essentiellement pour des raisons sanitaires.
Rachèle KANOU