Des cheveux crépus noirs, des rondelles à la peau d’ébène, collier, bracelet et tenue traditionnelle.
C’est la nouvelle tendance des poupées disponibles depuis 2 ans sur le marché camerounais, les mamans et leurs filles en raffolent.
« Ma fille a été très émue lorsqu’elle a vu des poupées noires à travers la vitrine. Du coup elle a demandé qu’on lui offre l’une d’elle. Très impressionnée par son choix, sa grand-mère n’a pas tardé à acheter », affirme Ariane.
Ces poupées mettent en valeur, la richesse des cultures africaines et la mode afro et traditionnelle avec l’usage du wax, du ndop, de l’indigo et des bijoux ethniques. Une initiative de Marie Abena, promotrice culturelle. Cela fait deux ans qu’elle s’est lancée dans la valorisation des poupées africaines, pour des raisons bien précises. « Etant maman des filles, je n’arrivais pas à leur offrir des poupées qui leur ressemblent. Mon mari ne permettait pas que nos enfants puissent s’amuser avec les poupées blanches, pour lui c’était un signe de colonisation et ne ressemble pas à ce qu’on veut inculquer comme éducation à nos enfants», explique la promotrice de la poupée noire au Cameroun.
Le défi est donc de lutter contre l’importation de la culture étrangère et inculquer les valeurs africaines à la petite fille dès le bas âge. « La poupée est comme une amie pour la petite fille. Elle est comme un modèle et lorsqu’elle joue avec sa poupée, elle se dit qu’elle va devenir comme sa poupée. Donc la poupée influence sur le comportement de la fillette », martèle Marie Abena.
Dans les rayons de la maison des poupées noires, on trouve un beau mélange de couleurs de la femme africaines. Des poupées noires, métissées, et même albinos.
« Je veux à travers cette poupée inculquer les valeurs africaines à ma fille. Je sais que pour elle, sa poupée est d’une beauté incomparable. Et dans ce sens-là, elle ne cherchera jamais à ressembler à une européenne en se décapant la peau. Ma fille doit s’adapter dès le bas âge à notre identité culturelle » rassure dame Elyse, venue acheter une poupée à sa fille de 3 ans.
A 24 heures de la fête de noël, cet espace marchand spécialisé dans la vente des poupées africaines ne désemplit pas et les femmes partent de là satisfaites.
Rachèle KANOU
