L’union récemment scellée entre le Président Gabonais de la transition et Anouchka Avome fait du chef d’Etat un polygame officiel et suscite une vive polémique.
Connue autrefois comme l’amante du Général Clotaire Oligui Nguema, Anouchka Avome est depuis le 27 avril dernier la deuxième épouse du locataire du palais du Bord de mer. Le mariage célébré à Akanda, province de l’Estuaire dans la plus stricte intimité, fait officiellement du Président de la transition un polygame, trois mois après la légalisation de la polygamie pour les grades supérieurs de l’armée gabonaise. Une nouvelle qui fait couler beaucoup d’encre dans le pays.
Les clichés de Dame Anouchka Avome arborant une robe de mariée aux côtés du Président gabonais, sur lesquels on peut aussi apercevoir l’échange des anneaux entre les deux tourtereaux confirment la nouvelle de leur mariage. La première épouse Zita Oligui Nguema n’apparait nulle part sur lesdits clichés, il se dit qu’elle n’a pas assisté au mariage et des Gabonais disent la comprendre. Pour ces derniers d’ailleurs ce mariage est une humiliation pour la première Dame Zita. Aussi la deuxième Dame comme les Gabonais l’appellent pour la distinguer de sa coépouse, Anouchka Oligui n’est pas félicitée par tous, d’autant plus que son mariage est considéré comme le fruit d’une manouvre qui coûterait cher à l’économie gabonaise.
Polygamie dans l’armée, le Président de la transition un rusé égoïste ?
L’évènement du mariage présidentiel suscite aussi le vif intérêt de la presse en raison des débats qu’il alimente au sujet de l’adoption en janvier dernier de la loi autorisant aux officiers supérieurs de l’armée de prendre deux ou plusieurs épouses. La polygamie reconnue comme conforme aux pratiques coutumières dans le pays avait été proscrite aux militaires sous Omar Bongo par le décret n°1059/PR du 2024 novembre 1976. Cette interdiction est levée le 22 janvier dernier au cours du conseil des ministres, présidé par Oligui Nguema qui validait le projet de loi autorisant les officiers supérieurs de l’armée dont fait partie le Président, à goûter aux délices de la polygamie.
Si cette décision avait suscité des controverses, celles-ci refont surface taxant le Chef de la transition d’être rusé et d’avoir pris cette initiative en raison de ses projets de mariage avec dame Avome. « La loi c’était juste pour assouvir son désir d’être polygame », réagit un internaute gabonais «Tout un décret pour une affaire personnelle», ajoute une autre. Il est donc en plus taxé d’égoïste ayant restreint la permission aux seuls officiers supérieurs dont il fait partie, ce qui était déjà décrié, jugé comme discriminatoire en janvier dernier.
Des répercussions sur la situation financière ?
Pour d’aucuns analystes, l’alliance entre Oligui et Anouchka va empiéter l’économie du pays, en ce sens où l’entretien des fondations des deux épouses du Président sont extrêmement couteux. Le journaliste Jonas Moulenda parle de 10 milliards de FCFA par an, ce qui inquiète les Gabonais pour la qualité de vie qui les attend durant le mandat du meneur du coup d’Etat qui a renversé Ali Bongo le 30 août dernier.
L’Afrique centrale a désormais un chef d’Etat officiellement polygame en son sein, comme c’est le cas en Afrique de l’Ouest avec notamment le nouveau Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye arrivé au pouvoir en mars dernier avec ses deux épouses. Les deux épouses du Président Oligui ne vivraient pas dans la même résidence selon les médias locaux. Alors que la Zita Oligui occupe le palais présidentiel, sa coépouse serait logée ailleurs.
Chanelle NDENGBE